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Nouvelle offensive israélienne contre la ville de Gaza

par Nidal al-Mughrabi

LE CAIRE (Reuters) – Les chars israéliens ont pénétré lundi au coeur de la ville de Gaza, au nord de l’enclave palestinienne, dans le cadre d’une nouvelle offensive jugée par les habitants comme l’une des plus lourdes sur le territoire depuis le début de la guerre.

Des dizaines de personnes ont été tuées, estime le service d’urgence civile de Gaza mais ses équipes ne sont pas en mesure d’accéder aux corps en raison des offensives en cours à Daraj et Tuffah, à l’est, et à Tel Al-Hawa, Sabra et Rimal, plus à l’ouest.

Des habitants ont déclaré que des bombardements avaient eu lieu toute la nuit et jusqu’aux premières heures de la matinée dans des quartiers de la ville de Gaza, détruisant plusieurs immeubles.

L’assaut des chars israéliens a poussé les habitants sur la route ouest menant à la mer Méditerranée, ont-ils encore indiqué.

« L’ennemi est derrière nous et la mer est devant nous, où allons-nous aller ? », a déploré Abdel-Ghani, un habitant de la ville de Gaza.

« Les obus des chars et les missiles des avions tombent sur les routes et les maisons comme l’enfer d’un volcan. Les gens courent dans toutes les directions et personne ne sait où aller », a-t-il dit à Reuters par le biais d’une application de messagerie.

L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu’elle avait mis hors d’état de nuire plus de 30 combattants dans le cadre d’une opération qui visait des infrastructures qu’ils utilisaient.

Cette offensive intervient alors que l’Égypte, le Qatar et les États-Unis ont intensifié leurs efforts de médiation en vue d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, alors que la guerre à Gaza entre dans son dixième mois.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 38.000 Palestiniens ont été tués dans le cadre de cette offensive, déclenchée après l’attaque le 7 octobre du Hamas contre Israël, qui a tué 1.200 personnes et fait environ 250 otages, d’après les chiffres israéliens.

Selon les habitants de Gaza, les chars qui ont atteint le coeur de la ville lundi venaient d’au moins trois directions et étaient soutenus par des tirs nourris.

Les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré que les médecins de l’hôpital baptiste Al Ahli avaient dû évacuer des patients vers l’hôpital indonésien, déjà surchargé et sous-équipé. Une frappe israélienne dans la banlieue est de Chejaïa a tué quatre Palestiniens, selon les médecins.

L’armée israélienne a indiqué qu’elle avait prévenu les civils de ses opérations et qu’une route serait ouverte pour leur permettre d’évacuer.

De leur côté, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa – groupe armé affilié au Fatah du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas – ont déclaré avoir tiré des bombes de mortier contre les forces israéliennes lors du raid dans le sud-ouest de la ville de Gaza.

ESPOIR D’UNE PAUSE

L’espoir d’une pause dans les combats a été ravivé parmi les habitants de Gaza après que le Hamas a accepté une partie essentielle de la proposition de cessez-le-feu des États-Unis, poussant un responsable de l’équipe de négociation israélienne à affirmer qu’il existait une réelle chance de parvenir à un accord.

Le Hamas a renoncé à exiger qu’Israël s’engage d’abord à un cessez-le-feu permanent avant de signer l’accord, et permettrait des négociations pour y parvenir tout au long d’une première phase de six semaines, a indiqué samedi à Reuters un haut responsable du mouvement islamiste.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois insisté sur le fait que l’accord ne devait pas empêcher Israël de reprendre les combats tant que ses objectifs de guerre ne seraient pas atteints, à savoir : le démantèlement des capacités militaires et administratives du Hamas, ainsi que le retour des otages israéliens.

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich – chef de file d’un parti d’extrême droite favorable à la colonisation – a cependant déclaré lundi que mettre fin dès maintenant à l’offensive d’Israël serait « une folie ».

« Le Hamas s’effondre et supplie pour un cessez-le-feu. C’est le moment de lui serrer le cou jusqu’à ce que nous l’écrasions et le brisions. S’arrêter maintenant, juste avant la fin, et le laisser se rétablir et nous combattre à nouveau, est une folie insensée », a-t-il déclaré sur le réseau social X.

(Reportage Nidal al-Mughrabi et Christian Lowe ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)

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