Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

Inscription à la newsletter

Naufrage de migrants: Des rescapés de l’Adriana incriminent les garde-côtes grecs

Les systèmes politiques et médiatiques internationaux ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Depuis sa création en 2003, le Journal Chrétien, service de presse reconnu par l'Etat, est une force démocratique importante pour tous les chrétiens, les pasteurs et les églises parce qu'il les défend et fait éclater la vérité. Lire la suite.

par Karolina Tagaris et Lefteris Papadimas

MALAKASA/KALAMATA, Grèce (Reuters) – Des rescapés du naufrage d’un bateau de migrants en juin au large des côtes grecques, qui a probablement fait des centaines de morts, ont raconté comment les opérations de sauvetage des garde-côtes ont précipité la fin tragique de l’embarcation.

Plusieurs survivants ont expliqué aux autorités judiciaires grecques qu’une tentative désastreuse de remorquage de l’Adriana par les garde-côtes avait entraîné le chavirement du bateau surchargé aux premières heures du 14 juin, d’après des documents consultés par Reuters.

Un migrant syrien a déclaré que des garde-côtes avaient attaché une corde à la proue du chalutier tombé en panne, puis avaient commencé à le remorquer. Le bateau a alors dangereusement tangué de droite à gauche avant de se renverser.

Cet épisode a également été relaté par deux autres survivants interrogés par Reuters, qui ont préféré rester anonymes par peur de représailles des autorités grecques.

« Ils nous ont tirés rapidement (avec une corde) et le bateau a chaviré (…) Les gens ont commencé à tomber les uns sur les autres », a déclaré l’un deux. « Les gens criaient, se noyaient. Il faisait nuit. C’était effrayant. »

Les déclarations de six témoins sur neuf sont en contradiction avec le discours des garde-côtes et du gouvernement grecs, qui affirment qu’aucune tentative de remorquage n’a été lancée et que le bateau s’est renversé alors que les garde-côtes se trouvaient à environ 70 mètres de l’embarcation.

Le ministère de la Mer a fait savoir à Reuters qu’il lui était impossible de faire de commentaire sur une enquête en cours.

ENTRE 400 ET 750 MIGRANTS À BORD

Le journal de bord des garde-côtes, remis aux autorités, fait état de deux tentatives d’approches de l’Adriana, à deux heures d’intervalle. Le navire aurait une première fois attaché une corde au bateau de migrants, dont le moteur fonctionnait mal, afin d’évaluer la situation.

Les personnes à bord auraient crié « Pas d’aide » « Aller en Italie » et détaché la corde, selon le journal qui précise que le moteur de l’Adriana a ensuite été redémarré.

Puis, à 01h40 heure locale, le navire des garde-côtes a reçu l’ordre de son centre d’opérations de retourner vers le chalutier, qui avait arrêté de se déplacer.

Les garde-côtes se sont alors approchés à près de 70 mètres de l’Adriana et ont entendu des cris. En moins de sept minutes le chalutier a chaviré, montre le journal de bord.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’Adriana a coulé à environ 75 kilomètres au sud-ouest de Pylos, dans les eaux territoriales relevant de la compétence de la Grèce en matière de recherche et de sauvetage, et transportait entre 400 et 750 migrants venant pour la plupart de Syrie, d’Egypte et du Pakistan. Parti de Libye, il faisait route vers l’Italie.

Au total, 104 rescapés ont été retrouvés et les sauveteurs considèrent qu’il est peu probable que d’autres personnes le soient, mortes ou vivantes, dans l’une des parties les plus profondes de la Méditerranée.

Onze survivants ont déclaré avoir payé entre 4.500 et 6.000 dollars (4.150 à 5.533 euros) pour la traversée et ajouté qu’ils devaient, selon les passeurs, rejoindre l’Italie en trois jours.

Trois rescapés ont précisé aux autorités avoir payé entre 55 et 220 dollars de plus pour une place sur le pont extérieur, jugé plus sûr.

Un groupe de trafiquants présumés, arrêtés le 15 juin pour homicide involontaire, trafic de migrants et naufrage, a été écroué dans l’attente d’un possible procès. Ils nient tout acte répréhensible.

(avec Renee Maltezou et Angeliki Koutantou à Athènes, Jonathan Saul à Londres et Riham Alkoussa à Berlin, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

tagreuters.com2023binary_LYNXMPEJ5T0B0-FILEDIMAGE

Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale

Les commentaires sont fermés.