Les combats font rage dans le nord de la bande de Gaza
Les combats faisaient rage samedi dans le nord de la bande de Gaza, dont les forces israéliennes cherchent à prendre le contrôle afin de se concentrer par la suite sur le sud, et une épaisse fumée planait sur la ville de Jabalia, qui abrite également le plus grand camp de réfugiés de l’enclave.
Les habitants ont fait état de bombardements aériens persistants et de tirs de chars israéliens, qui, selon eux, ont pénétré plus en avant dans la ville.
De son coté, la branche armée du Hamas affirme avoir détruit cinq chars israéliens, tuant et blessant leurs équipages, après avoir réutilisé deux missiles lancés plus tôt par Israël et qui n’avaient pas explosé. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
Selon le ministère palestinien de la Santé, contrôlé par le Hamas, près de 20.000 habitants de Gaza ont été tués au cours de ce conflit qui dure depuis 11 semaines, et des milliers de corps seraient encore piégés sous les décombres. La quasi-totalité des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés.
Israël affirme de son côté que 140 de ses soldats ont été tués depuis le lancement de son incursion terrestre le 20 octobre, en réponse à l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas, qui a tué 1.200 personnes et fait 240 otages.
Les forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré samedi avoir procédé à des tirs dans le quartier d’Issa, dans la ville de Gaza, attirant des dizaines de combattants hors d’un bâtiment servant de quartier général au Hamas.
« Au cours de l’activité opérationnelle conjointe, les troupes terrestres et de renseignement des FDI ont ordonné à un avion de chasse de l’IAF de frapper le bâtiment, éliminant les terroristes », a indiqué l’armée.
Le principal porte-parole militaire d’Israël a affirmé vendredi que ses forces étaient parvenues à prendre le contrôle opérationnel de presque tout le nord de la bande de Gaza et qu’elles se préparaient à étendre l’offensive terrestre à d’autres zones, en particulier au sud.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, au moins 18 Palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessés lors d’une frappe aérienne sur une maison à Nusseirat, dans le centre de Gaza, tard vendredi.
Les autorités sanitaires et les médias du Hamas ont fait savoir séparément qu’une frappe aérienne israélienne sur une maison du camp de réfugiés de Nusseirat avait tué trois personnes, dont un journaliste de la chaîne de télévision Aqsa TV du Hamas et deux membres de sa famille.
Pour la première fois en près de deux jours, des sirènes avertissant d’éventuelles attaques de missiles en provenance de Gaza ont retenti samedi dans le sud d’Israël.
OÙ DEVONS-NOUS ALLER ?
Israël exhorte les habitants à quitter les zones septentrionales de Gaza, mais ses forces ont également bombardé des cibles dans les parties centrales et méridionales de la petite enclave côtière.
« Où devrions-nous aller ? Il n’y a pas d’endroit sûr », a déclaré par téléphone à Reuters Ziad, infirmier et père de six enfants. « Ils demandent aux gens de se rendre à Deir al Balah (au centre de Gaza), où ils bombardent jour et nuit. »
Le conflit s’est par ailleurs étendu au-delà de Gaza, notamment en mer Rouge, où les forces houthies du Yémen, alliées à l’Iran, ont attaqué des navires à l’aide de missiles et de drones en représailles à l’assaut d’Israël contre l’enclave.
Un navire marchand affilié à Israël a été heurté par un drone au large de la côte ouest de l’Inde, provoquant un incendie, a déclaré samedi la société britannique de sécurité maritime Ambrey.
Un commandant des Gardiens de la révolution iranienne a déclaré que la mer Méditerranée pourrait être fermée si les États-Unis et leurs alliés continuaient à commettre des « crimes » à Gaza, ont rapporté les médias iraniens samedi, sans donner de précisions.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’Onu a voté vendredi en faveur d’une résolution censée accentuer l’aide humanitaire dans l’enclave, sans appeler à un cessez-le-feu.
(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire et Emily Rose à Jérusalem, avec la contribution de Bassam Masoud à Gaza, Michelle Nichols aux Nations unies, Dan Williams à Jérusalem et Nafisa Eltahir au Caire ; version française Kate Entringer)