Moscou dit avoir utilisé un nouveau missile hypersonique contre l’Ukraine
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICIpar Anastasiia Malenko, Tom Balmforth et Max Hunder
KYIV (Reuters) – La Russie a annoncé jeudi avoir utilisé un nouveau missile hypersonique à portée-moyenne lors d’une attaque contre l’Ukraine, un tir présenté comme un avertissement aux soutiens occidentaux de Kyiv, qui avait rapporté plus tôt dans la journée qu’il s’agissait d’un missile balistique intercontinental, ce dont certains de ses alliés ont dit ne pas avoir la certitude.
Cette annonce intervient dans un contexte d’escalade des tensions au fil de la semaine, alors que Kyiv a utilisé pour la première fois des missiles américains et britanniques contre des cibles situées dans le territoire russe, tandis que Moscou a dans la foulée assoupli sa doctrine nucléaire.
Au cours d’une allocution télévisée, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi soir que la Russie a tiré un nouveau missile hypersonique à portée-moyenne contre une installation militaire ukrainienne, ajoutant que Moscou s’autorisait à frapper les installations militaires de tout pays dont les armes sont utilisées contre le territoire russe.
Il a présenté ce tir comme une « réponse à l’agression » de l’Occident, auquel il a reproché une escalade du conflit après que l’administration du président américain Joe Biden a autorisé l’Ukraine à utiliser des armes américaines pour frapper le territoire russe en profondeur.
Les frappes à longue-portée effectuées par l’Ukraine cette semaine transforment le conflit régional en conflit mondial, a ajouté le chef du Kremlin, estimant que cela ne permettrait toutefois pas à l' »ennemi » de changer l’issue du conflit.
Plus tôt dans la journée, l’Ukraine a rapporté que la Russie a utilisé un missile balistique intercontinental – une arme capable de transporter plusieurs têtes nucléaires ou des charges plus lourdes et conçue pour des frappes à longue-distance.
« Il y a eu aujourd’hui un nouveau missile russe. Toutes les caractéristiques – vitesse, altitude – sont (celles) d’un (missile) balistique intercontinental », a déclaré le président ukrainien Volodimir Zelensky dans une vidéo, ajoutant que des experts menaient une enquête sur l’attaque contre Dnipro.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à réagir rapidement à ce qu’il a décrit comme l' »utilisation par la Russie d’un nouveau type d’armes ».
« DIRECTEMENT IMPLIQUÉ »
Depuis le début il y a plus de 1.000 jours de ce que le Kremlin a présenté comme une « opération militaire spéciale » en Ukraine, que Kyiv et ses alliés occidentaux dénoncent comme une invasion, la Russie n’avait jamais utilisé un tel missile, selon des experts en sécurité.
Toutefois, à Washington, trois représentants américains ont déclaré qu’il s’agissait d’un missile balistique à portée-intermédiaire.
Reste qu’il s’agit dans tous les cas d’un événement alimentant les tensions géopolitiques.
L’ambassadeur russe au Royaume-Uni a déclaré jeudi que Londres était désormais « directement impliqué » dans la guerre en Ukraine après que Kyiv a utilisé mercredi des missiles britanniques Storm Shadow pour frapper le territoire russe.
Dans la matinée, l’armée de l’air ukrainienne a rapporté que la Russie a tiré également sept missiles de croisière de type Kh-101, dont six ont été abattus.
L’attaque a visé des entreprises et des infrastructures essentielles à Dnipro, dans le centre-est de l’Ukraine, a-t-elle ajouté, sans préciser quelle était la cible du missile balistique intercontinental ni s’il avait provoqué des dégâts, ni le modèle exact de ce projectile.
Certains experts militaires ont dit penser que l’utilisation d’un missile balistique intercontinental pouvait être considérée comme un acte de dissuasion de la Russie à la suite des frappes opérées par l’Ukraine contre l’intérieur du territoire russe cette semaine.
(Anastasiia Malenko, Tom Balmforth et Max Hunder, avec Marina Bobrova à Moscou, Idrees Ali et Phil Stewart à Washington, Sabine Siebold à Bruxelles; version française Bertrand Boucey, Mara Vîlcu et Jean Terzian, édité par Kate Entringer, Blandine Hénault et Zhifan Liu)