Moldavie-Nouveaux soupçons d’ingérence russe au second tour de la présidentielle
par Tom Balmforth et Felix Hoske
CHISINAU (Reuters) -Les Moldaves votaient dimanche pour le second tour d’une élection présidentielle entachée par des soupçons d’ingérence russe qui pourrait permettre à Moscou de regagner son influence dans le pays au moment où celui-ci tente de se rapprocher de l’Union européenne.
La présidente sortante pro-européenne Maia Sandu, qui a obtenu 42% des suffrages au premier tour, a pour adversaire Alexandr Stoianoglo, ancien procureur général soutenu par un parti pro-russe.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures (5 heures GMT) et fermeront à 21 heures (19 heures GMT).
Le conseiller à la sécurité nationale de la présidente sortante, Stanislav Secrieru, a déclaré à la mi-journée sur X que les autorités moldaves constataient une « ingérence massive » de la Russie qui risque de « fortement de fausser le résultat » du scrutin.
L’issue de l’élection sera suivie de près à Bruxelles après la victoire la semaine dernière du parti Rêve géorgien, actuellement au gouvernement et proche de Moscou, lors des élections législatives qui se sont tenues en Géorgie.
Depuis la fin de l’Union soviétique, la Moldavie a alterné entre courants pro-Occident et pro-Russie. Sous l’impulsion de Maia Sandu, le pays a entamé en juin un long processus de négociations d’adhésion formelles à l’UE, qu’il espère intégrer d’ici 2030.
Alexandr Stoianoglo se dit favorable à cette intégration, mais souhaite également développer des liens avec la Russie dans l’intérêt national. Il veut ainsi tenter de relancer l’approvisionnement du pays en gaz russe bon marché et a dit qu’il rencontrerait le président Vladimir Poutine si les Moldaves le souhaitaient.
« J’ai voté pour une Moldavie libre, stable et florissante qui ne se tient pas les bras ballants, mais qui se développe en harmonie sur la base de relations avec l’Ouest et l’Est », a-t-il déclaré après avoir voté.
MOSCOU ACCUSE LE GOUVERNEMENT DE RUSSOPHOBIE
Cette rhétorique sur un équilibre entre l’Est et l’Ouest contraste avec les quatre années de pouvoir de Maia Sandu, au cours desquelles les liens avec le Kremlin se sont dégradés, avec l’expulsion de nombreux diplomates de Moscou et la condamnation par la présidente de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le Kremlin accuse pour sa part le gouvernement de Maia Sandu d’être russophobe.
En amont du premier tour de l’élection présidentielle, lors duquel un référendum sur un rapprochement avec l’Union européenne était également organisé, les autorités moldaves ont accusé d’ingérence l’homme d’affaires Ilan Shor, qui réside en Russie après avoir fui la Moldavie pour échapper à la justice.
La Russie nie toute ingérence et Ilan Shor rejette les accusations portées à son encontre, bien qu’il ait ouvertement appelé les gens à voter contre Maia Sandu sur les réseaux sociaux, promettant de les payer s’ils suivaient ses instructions.
Selon la présidente sortante, cette ingérence a affecté les résultats du 20 octobre et Ilan Shor a cherché à acheter les votes de 300.000 personnes, soit plus de 10% de la population.
Une source au sein du gouvernement moldave a déclaré que Chisinau avait informé plusieurs pays européens qu’elle pensait que la Russie tenterait de perturber le vote des expatriés moldaves.
Des bureaux de vote pourraient être visés en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, au Canada, en Roumanie, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, a indiqué la source.
Le résultat du vote de dimanche devrait donner le ton des élections législatives de l’été prochain, au cours desquelles le parti au pouvoir de Maia Sandu devrait lutter pour conserver sa majorité et qui détermineront la couleur du futur gouvernement.
(Reportage complémentaire d’Alexander Tanas à Chisinau et Max Hunder à Kyiv, version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)
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