L’UE et la Grande-Bretagne sanctionnent la Russie sans attendre Washington
par Andrew Gray et Sam Tabahriti
BRUXELLES/LONDRES (Reuters) – L’Union européenne (UE) et la Grande-Bretagne ont annoncé mardi de nouvelles sanctions contre la Russie sans attendre les États-Unis, au lendemain d’un entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui n’a abouti à aucune promesse de cessez-le-feu en Ukraine.
Les nouvelles mesures viseront la « flotte fantôme » et des sociétés financières utilisées par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.
« Les sanctions sont importantes, et je suis reconnaissant à tous ceux qui les rendent plus tangibles pour les responsables de la guerre », a écrit le président ukrainien Volodimir Zelensky sur Telegram.
Elles ont été annoncées sans que Washington ne prenne de mesures correspondantes, malgré les pressions publiques exercées par les dirigeants des pays européens pour que l’administration américaine se joigne à eux.
« Nous avons toujours dit clairement que nous n’attendions qu’une chose de la Russie : un cessez-le-feu immédiat sans conditions préalables », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, en marge d’une réunion avec ses homologues de l’UE à Bruxelles.
La Russie n’ayant pas accepté de cessez-le-feu, « nous devrons réagir », a-t-il ajouté. « Nous attendons également de nos alliés américains qu’ils ne tolèrent pas cette situation. »
Les dirigeants de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Allemagne et de la Pologne s’étaient rendus ensemble à Kyiv au début du mois et avaient menacé Moscou de nouvelles sanctions.
Les dirigeants européens ont ensuite téléphoné à Donald Trump avant son entretien avec Vladimir Poutine lundi pour lui demander de se joindre à eux et d’imposer des mesures plus sévères.
La Russie et l’Ukraine ont tenu vendredi leurs premiers pourparlers directs depuis plus de trois ans, mais n’ont pas réussi à s’entendre sur un cessez-le-feu.
L’Ukraine se dit prête à accepter le cessez-le-feu immédiat proposé par Donald Trump, tandis que la Russie souhaite d’abord des pourparlers. Les Européens estiment que la position de Moscou prouve que la Russie ne souhaite pas mettre un terme à la guerre.
Après avoir annoncé leurs sanctions mardi, Bruxelles et Londres ont tous deux laissé entendre que d’autres mesures pourraient suivre.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle s’était entretenue avec Volodimir Zelensky et qu’un 18ème train de sanctions était déjà en cours de préparation.
« Il est temps d’intensifier la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu », a-t-elle écrit sur X.
DISSUADER POUTINE
Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a par ailleurs appelé mardi à des « sanctions qui soient véritablement dissuasives ».
« Bien sûr, ce serait utile que les États-Unis tapent du poing sur la table », a déclaré Jean-Noël Barrot dans un entretien sur France inter.
« Mais sans attendre les décisions américaines, prenons-nous en charge et dissuadons Vladimir Poutine de continuer cette guerre, poussons Vladimir Poutine à mettre fin à son fantasme impérialiste en actant des sanctions qui soient véritablement dissuasives », a-t-il ajouté.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a indiqué aux journalistes que la Russie ne se plierait jamais à ce qu’elle qualifie d' »ultimatums ».
Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, « retarder les efforts de paix ne fera que redoubler notre détermination à aider l’Ukraine à se défendre et à utiliser nos sanctions pour restreindre la machine de guerre de Poutine ».
Ce dernier train de sanctions vise principalement à réprimer la flotte que la Russie utilise pour exporter du pétrole et contourner ainsi le plafond de 60 dollars le baril imposé par le G7 pour limiter ses revenus.
La Grande-Bretagne et l’Union européenne ont ajouté qu’elles s’efforceraient également d’abaisser ce plafond alors que les prix du pétrole ont reculé cette année.
Donald Trump a affirmé lundi, à l’issue d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, que la Russie et l’Ukraine allaient entamer « immédiatement » des négociations de paix en vue d’un cessez-le-feu. De son côté, le chef du Kremlin a déclaré que le processus prendrait du temps.
(Reportage Julia Payne, Bart Meijer, Andrew Gray, Lili Bayer et Sam Tabahriti, avec John Irish, rédigé par Bart Meijer et Ingrid Melander ; version française Kate Entringer ; édité par Augustin Turpin)
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