L’opposant Moïse Katumbi se lance dans la course présidentielle
KINSHASA (Reuters) – L’opposant Moïse Katumbi va se présenter à l’élection présidentielle prévue en République démocratique du Congo (RDC) en décembre, a annoncé son parti Ensemble pour la République mercredi.
Il affrontera le président sortant, Félix Tshisekedi, dont le premier mandat a été marqué par des difficultés économiques, des épidémies et une aggravation de l’insécurité dans l’Est depuis que le groupe rebelle M23 a lancé une offensive majeure l’année dernière.
Les tensions sont croissantes avant le scrutin prévu le 20 décembre, avec des plaintes concernant des retards et des irrégularités présumées dans l’inscription des électeurs. Le porte-parole du parti de Moïse Katumbi, Chérubin Okende, a par ailleurs été tué en juillet.
« Notre pays n’est condamné ni à la guerre, ni à l’insécurité, ni à la mauvaise gouvernance, ni aux violations répétées de l’État de droit et des libertés », a déclaré Moise Katumbi dans un communiqué.
Le parti d’opposition a dénoncé un « contexte dramatique de répression », citant l’assassinat de Chérubin Okende et la répression des manifestations de l’opposition le mois dernier.
Le gouvernement nie les accusations selon lesquelles les droits et les libertés sont restreints au Congo.
Homme d’affaires millionnaire et ancien gouverneur de la région du Katanga, Moïse Katumbi a été condamné pour fraude, et se trouvait en exil à l’étranger lors de la dernière présidentielle de 2018, dont le résultats a été largement contestés.
Il est rentré en 2019 après un pardon présidentiel, une mesure qui s’inscrit dans une nouvelle ère d’ouverture politique.
Seront également candidats Martin Fayulu – qui est arrivé deuxième lors du précédent scrutin – et le gynécologue Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix pour son travail avec les victimes de violences sexuelles.
(Reportage Sonia Rolley ; version française Mariana Abreu, édité par Kate Entringer)