L’Iran abolit la police des moeurs, nouvel appel à la grève
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.DUBAI (Reuters) – Le procureur général iranien a annoncé dimanche que la police des moeurs, à l’origine de l’arrestation de Mahsa Amini, jeune kurde iranienne dont la mort a provoqué une vague de manifestations sans précédent dans le pays, était abolie.
Le ministère de l’Intérieur n’a toutefois pas confirmé cette information. Les médias d’Etat ont précisé que le procureur général, Mohammad Jafar Montazeri, ne supervisait pas les forces de police.
De hauts responsables iraniens ont déclaré à plusieurs reprises que Téhéran ne modifierait pas sa politique vestimentaire concernant les femmes, qui impose le port du voile, malgré onze semaines de manifestations.
Des centaines de personnes ont été tuées depuis le mois de septembre dans des affrontements avec les forces de l’ordre qui ont éclaté après la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir porté un voile non réglementaire. Il s’agit de la plus importante vague de contestation depuis la révolution islamique de 1979 en Iran.
Des manifestants ont appelé à trois jours de grève et à une mobilisation sur la place Azadi, à Téhéran, mercredi, selon des publications publiées sur Twitter.
Le président iranien, Ebrahim Raisi, doit s’adresser aux étudiants à Téhéran le même jour pour marquer la Journée des étudiants en Iran.
470 MORTS, SELON UNE ASSOCIATION
L’agence de presse militante HRANA a déclaré que 470 manifestants avaient été tués dans ces affrontements, dont 64 mineurs. Elle a ajouté que 18.210 manifestants avaient été arrêtés et que 61 policiers avaient été tués.
Les autorités font plutôt état d’un bilan de 200 morts, selon l’agence de presse Mizan.
Certains Iraniens disent sur les réseaux sociaux et dans certains journaux apercevoir moins souvent d’officiers de la police des moeurs ces dernières semaines, les autorités cherchant apparemment à éviter de provoquer de nouveaux heurts.
Les propos de Mohammad Jafar Montazeri concernant la dissolution de cette brigade ont été publiés par une agence de presse appartenant au ministère du Travail iranien.
« L’autorité qui a créé la police des moeurs l’a fermée », aurait-il déclaré. Il a ajouté que cette brigade n’était pas sous l’autorité du pouvoir judiciaire, qui « continue de surveiller les comportements des Iraniens au niveau de la communauté. »
Selon la chaine de télévision d’Etat Al Alam, les propos du procureur général ne disent pas clairement que cette section va être dissoute.
EXÉCUTIONS
Quatre personnes accusées d’avoir coopéré avec l’agence de renseignement israélienne Mossad ont par ailleurs été exécutées dimanche, a rapporté un média d’Etat.
Ils avaient été arrêtés en juin, avant la vague de contestation actuelle, selon l’agence de presse Tasnim.
La République islamique accuse régulièrement Israël de mener des opérations secrètes sur son sol. Téhéran estime d’ailleurs que les services de renseignement israéliens et occidentaux sont à l’origine des derniers évènements.
Mercredi, l’agence de presse Mehr a déclaré que les quatre hommes avaient été condamnés à mort « pour avoir coopéré avec les services de renseignement du régime sioniste et pour enlèvement ».
Trois autres personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de cinq à dix ans après avoir été reconnues coupables de crimes tels que l’atteinte à la sécurité nationale, l’aide à l’enlèvement et la possession d’armes illégales.
(Reportage par Dubai Newsroom, version française Caroline Pailliez)
Chère lectrice, Cher lecteur,
Pardon de vous interrompre, mais nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024 et il sera bientôt trop tard pour nous aider dans cette collecte. Nous vous demandons de repenser au nombre de fois où vous avez consulté Chretiens.com et si vous pouvez donner 1 € au Journal Chrétien. Si chaque personne lisant les publications de ce site donnait 1 €, nous atteindrions notre but en quelques semaines.
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien est au cœur de l'information en ligne.
Seuls 3% des lecteurs font des dons, alors si vous avez donné par le passé et si vous appréciez toujours nos publications, renouvelez votre soutien. Si vous n'avez pas encore décidé, rappelez-vous qu'il n'y a pas de petite contribution, tous les dons aident, qu'ils soient de 1 € ou 100 €.
Vos dons sont déductibles d'impôts
Si vous êtes un particulier résidant en France, vos dons sont déductibles à 66% de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable.Si vous êtes une entreprise française assujettie à l’IR ou l’IS, 60% de votre don au Journal Chrétien est déductible de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 5‰ du chiffre d’affaires. La réduction d’impôts sur le montant excédant ce plafond est reportable sur les 5 années suivant celle du don.
Chaque donateur reçoit immédiatement un reçu fiscal émis par J’aime l’info, une association reconnue d’intérêt général, qui a pour objet le soutien au pluralisme de l’information et la défense d’une presse numérique indépendante et de qualité.