Syrie: Israël nie avoir franchi la zone tampon du Golan vers Damas
DAMAS (Reuters) – Israël a réfuté mardi les informations selon lesquelles ses forces sont entrées en territoire syrien au-delà de la zone tampon avec le plateau du Golan.
Des sources syriennes ont déclaré plus tôt dans la journée que les troupes de Tsahal se trouvaient à environ 25 kilomètres au sud-ouest de Damas, la capitale.
Les soldats israéliens ont pénétré dans la zone démilitarisée à la frontière avec la Syrie établie à la suite de la Guerre du Kippour en 1973, après la chute du régime de Bachar al Assad ce week-end.
Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que les troupes israéliennes se trouvaient dans la zone tampon et sur « quelques points supplémentaires » dans les environs, mais il a nié une quelconque avancée significative en Syrie au-delà de la zone.
« Les forces de Tsahal n’avancent pas vers Damas. Ce n’est pas quelque chose que nous faisons ou ambitionnons de quelque façon que ce soit », a-t-il affirmé lors d’un point de presse.
« Nous ne sommes pas impliqués dans ce qui se passe à l’intérieur de la Syrie, nous ne sommes pas partie prenante dans ce conflit et nous n’avons d’autre intérêt que de protéger nos frontières et la sécurité de nos citoyens », a-t-il ajouté.
L’action d’Israël, accompagnée d’une série de frappes aériennes, a permis à Tsahal de s’emparer d’avant-postes abandonnés du côté syrien du mont Hermon, un point stratégique qui surplombe Damas. Les responsables israéliens qualifient ces mesures de limitées et temporaires visant à garantir la sécurité de leurs frontières.
Une source de sécurité syrienne avait déclaré mardi que les troupes israéliennes avaient atteint la ville de Qatana, au sud-ouest de Damas, à l’est de la zone démilitarisée qui sépare le plateau du Golan occupé par Israël de la Syrie, mais un porte-parole militaire israélien a démenti cette information.
FRAPPES ISRAÉLIENNES
Israël, a récemment accepté un cessez-le-feu avec le Hezbollah au Liban, ne cherche pas à entrer en conflit avec le nouveau régime de Damas et sa prise de contrôle de la zone tampon n’est qu’une action défensive, selon les autorités.
Toutefois, des avions israéliens ont frappé des cibles à travers la Syrie depuis le week-end dernier, dans le but apparent de s’assurer que les équipements militaires de l’armée syrienne, y compris les avions de combat, les missiles et les armes chimiques, ne tombent pas entre les mains des rebelles.
Selon des sources de sécurité régionales et des responsables de l’armée syrienne déchue, les frappes aériennes israéliennes sur des installations militaires et des bases aériennes à travers la Syrie se sont poursuivies au cours de la nuit de lundi à mardi. Elles ont détruit des dizaines d’hélicoptères et d’avions ainsi que des équipements de la Garde républicaine à Damas et dans ses environs.
Les médias israéliens ont rapporté que l’armée de l’air avait mené jusqu’à 250 frappes. L’armée a refusé de confirmer ce nombre mais a confirmé qu’elle cherchait à empêcher que des armes soient saisies et utilisées par des ennemis hostiles.
« Nous agissons pour empêcher que des armes stratégiques mortelles ne tombent entre des mains hostiles. Nous le faisons depuis des années maintenant, de différentes manières et dans différentes situations, et nous le faisons maintenant », a déclaré Nadav Shoshani.
Lundi, des responsables israéliens ont déclaré qu’Israël prévoyait d’intensifier ses frappes aériennes sur les stocks syriens d’armes de pointe
Israël, qui cherche à écarter toute menace future de la part de son voisin, avait par ailleurs érigé en octobre une nouvelle barrière sur le plateau du Golan.
(Rédigé par Maya Gebeily, Suleiman Al-Khalidi et James Mackenzie ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)