Les discussions russo-ukrainiennes tournent court à Istanbul
par Vladimir Soldatkin et Tom Balmforth
ISTANBUL (Reuters) – Un deuxième cycle de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine s’est achevé à peine une heure après son ouverture à Istanbul lundi, selon des responsables turcs, au lendemain d’une attaque massive de drones ukrainiens contre des bombardiers stratégiques russes.
Pour des raisons inconnues, les pourparlers – les deuxièmes contacts directs entre les deux parties depuis 2022 – ont commencé avec près de deux heures de retard et ont abouti à un accord sur un nouvel échange de prisonniers, un millier de chaque camp dans un premier temps puis éventuellement 200 supplémentaires, selon le président ukrainien Volodimir Zelensky, et sur un rapatriement des corps de 12.000 soldats.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a salué une « grande réunion » et dit espérer pouvoir réunir son homologue russe Vladimir Poutine et Volodimir Zelensky en présence de Donald Trump.
Aucune avancée n’a toutefois été observée sur la question du cessez-le-feu réclamé avec insistance par le président américain.
Les négociateurs russes ont néanmoins remis lundi à leurs homologues ukrainiens un document détaillant les exigences russes pour mettre fin au conflit. Vladimir Medensky, l’émissaire de Vladimir Poutine, a également laissé entendre que Moscou pourrait consentir à un cessez-le-feu de deux ou trois jours dans certaines régions, sans plus de précisions.
D’après les agences de presse russes, le document remis par les émissaires de Moscou souligne que la fin de la guerre en Ukraine passe par une reconnaissance internationale de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et de quatre autres régions ukrainiennes, à savoir Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, en tant que territoires russes. L’Ukraine aurait à retirer ses troupes de l’ensemble de ces régions, que la Russie ne contrôle que partiellement à l’exception de la Crimée et de Louhansk.
LA RUSSIE EXIGE UNE UKRAINE NEUTRE
Ce document répète aussi l’exigence russe d’une Ukraine acceptant un statut de pays neutre, ce qui exclut une adhésion à l’Otan à laquelle Kyiv aspire. Il demande aussi la préservation des droits des populations russophones, la reconnaissance du russe en tant que langue officielle et une interdiction de la glorification du nazisme.
L’Ukraine juge absurde l’accusation de promotion du nazisme et dément toute discrimination contre ses habitants russophones.
La Russie a aussi proposé deux pistes en vue d’un cessez-le-feu préalable à un accord de paix, qui contiennent là encore des idées déjà jugées inacceptables par Kyiv.
Selon la première option, l’Ukraine devrait engager un retrait militaire complet des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.
La seconde option consisterait en un ensemble de conditions imposées à l’Ukraine, qui devrait notamment cesser tout redéploiement militaire ou encore renoncer à recevoir des armements, des capacités satellitaires et des renseignements de la part de pays étrangers. Elle devrait aussi lever la loi martiale et organiser des élections présidentielle et législatives sous 100 jours.
La tenue de ces discussions à Istanbul était accueillie avec un certain scepticisme en Russie où d’influents blogueurs de guerre appellent Moscou à exercer d’impitoyables représailles contre Kyiv après l’attaque conduite dimanche par l’armée ukrainienne, une des plus ambitieuses lancée depuis le début du conflit.
L’Ukraine et la Russie ont publié des évaluations sensiblement différentes des dégâts causés à la flotte russe de bombardiers – un élément clé de son arsenal nucléaire.
Le chef de cabinet de Volodimir Zelensky a déclaré que la délégation ukrainienne avait remis à la Russie, lors des pourparlers de lundi, une liste d’enfants déportés que l’Ukraine souhaite voir rentrer chez eux.
Les autorités ukrainiennes affirment que des centaines d’enfants ont été déplacés de force du territoire ukrainien par les forces russes et qu’elles souhaitent leur retour dans le cadre d’un accord de paix. Moscou affirme que les enfants ont été déplacés pour les protéger des combats.
D’après Volodimir Zelensky, la délégation ukrainienne a transmis une liste de près de 400 enfants à son homologue russe, qui a accepté d’examiner les cas de seulement 10 d’entre eux.
(Reportage de Vladimir Soldatkin, Tom Balmforth et Can Sezer ; version française Jean Terzian, Benjamin Mallet, Nicolas Delame et Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet et Tangi Salaün)
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