Les dirigeants du G20 priés de soutenir le financement du climat
par Kate Abnett et Valerie Volcovici
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BAKU (Reuters) – Les dirigeants des principales économies de la planète doivent montrer leur soutien dans les efforts en faveur du financement de l’action contre le changement climatique lorsqu’ils se réuniront à Rio de Janeiro la semaine prochaine, a déclaré samedi le chef des Nations unies pour le climat, Simon Stiell.
Cet appel a été formulé dans une lettre adressée aux dirigeants des pays du G20. Il intervient alors que les négociations au sommet annuel des Nations unies sur le climat (COP29), qui se tient à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, peinent à déboucher sur un accord visant à augmenter les fonds destinés à lutter contre l’aggravation des effets du réchauffement de la planète.
« Le sommet de la semaine prochaine doit envoyer des signaux mondiaux clairs comme de l’eau de roche », a déclaré Simon Stiell dans sa lettre.
Selon lui, ces signaux devraient comporter un soutien à une augmentation des subventions et des prêts, ainsi qu’un allègement de la dette, afin que les pays vulnérables « ne soient pas paralysés par les coûts du service de la dette qui rendent pratiquement impossibles des actions plus audacieuses en matière de climat ».
« SE MONTRER À LA HAUTEUR »
Plusieurs chefs d’entreprise se sont dits préoccupés par le « manque de progrès à Bakou ».
« Nous appelons les gouvernements, sous la houlette du G20, à se montrer à la hauteur de la situation et à mettre en oeuvre les politiques nécessaires pour accélérer la transition des combustibles fossiles vers un avenir énergétique propre, afin de débloquer les investissements essentiels du secteur privé », ont fait savoir dans une lettre distincte plusieurs organismes fédérant notamment des entreprises, dont la We Mean Business Coalition, le Pacte mondial des Nations unies et le Conseil brésilien pour le développement durable.
Le succès du sommet des Nations unies sur le climat de cette année dépend de la capacité des pays à se mettre d’accord sur un nouvel objectif financier que les pays riches, les bailleurs de fonds du développement et le secteur privé devront atteindre chaque année. Les pays en développement ont besoin d’au moins 1.000 milliards de dollars par an d’ici à la fin de la décennie pour faire face au changement climatique, ont indiqué des économistes lors de la COP29.
Mais les négociateurs ne sont parvenus jusqu’ici qu’à de modestes progrès à mi-parcours de cette conférence de deux semaines. Le projet de texte de l’accord, qui comptait 33 pages en début de semaine et comprenait des dizaines d’options très diverses, a été ramené à 25 pages samedi.
L’envoyé suédois pour le climat, Mattias Frumerie, a déclaré à Reuters que les négociations financières n’avaient pas encore permis de résoudre les questions les plus épineuses, à savoir le niveau de l’objectif à atteindre et les pays qui devraient payer.
« Les divisions que nous avons constatées au début de la réunion sont toujours présentes, ce qui laisse beaucoup de travail aux ministres la semaine prochaine », a-t-il déclaré à Reuters.
Les négociateurs européens ont noté que les grands pays producteurs de pétrole, dont l’Arabie saoudite, bloquaient également les discussions sur la manière de faire avancer l’accord de la COP28 de l’an dernier visant à assurer une transition vers l’abandon des combustibles fossiles.
Le gouvernement saoudien n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire.
Un négociateur européen a déclaré à Reuters que les progrès sur ce dossier étaient pour le moment faibles.
La ministre ougandaise de l’Energie, Ruth Nankabirwa, a déclaré pour sa part que la priorité de son pays était de repartir de la COP29 avec un accord sur un financement abordable des projets d’énergie propre.
(Reportage Kate Abnett, Valerie Volcovici et Simon Jessop; version française Claude Chendjou)