Les combats continuent en Syrie, Charaa promet de punir les auteurs d’exactions
DAMAS (Reuters) -Le président syrien par intérim Ahmed al Charaa a promis dimanche de punir les auteurs d’exactions contre les civils après la mort de centaines de personnes depuis jeudi lors d’affrontements dans l’ouest du pays entre les forces liées au nouveau pouvoir islamiste et des miliciens alaouites fidèles à Bachar al Assad.
Les combats, les plus meurtriers que le pays ait connus depuis la chute de l’ancien président début décembre, ont déjà fait plus de 1.000 morts dont une majorité de civils selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et se sont poursuivis dimanche dans la région côtière de la Méditerranée, fief de la minorité alaouite.
Les autorités de Damas ont annoncé la création d’une commission indépendante pour enquêter sur les violences commises de part et d’autre alors que des témoignages font état de tueries et d’exécutions sommaires.
Dans un message vidéo, Ahmed al Charaa a assuré que « personne [n’était] au-dessus de la loi ».
« Nous demanderons des comptes, avec une totale détermination, à quiconque est impliqué dans le massacre de civils, dans des mauvais traitements à l’encontre de civils, à quiconque outrepasse l’autorité de l’Etat ou abuse du pouvoir à des fins personnelles », a-t-il déclaré.
« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un moment critique, nous nous trouvons face à un nouveau danger : la tentative par les vestiges de l’ancien régime et leurs parrains étrangers de provoquer de nouveaux conflits et d’entraîner notre pays dans une guerre civile », a ajouté l’ancien chef du groupe armé islamiste Hayat Tahrir al Cham, qui a mis fin au règne dynastique des Assad à l’issue d’une offensive éclair sur Damas en décembre.
« LES TUERIES DE CIVILS DOIVENT CESSER »
Selon un décompte de l’OSDH, organisation basée en Grande-Bretagne, 745 civils dont des femmes et enfants, 125 membres des forces de sécurité syriennes et 148 combattants pro-Assad ont été tués depuis jeudi. Des sources de sécurité syriennes ont déclaré qu’au moins 300 de leurs membres avaient péri.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies, Volker Türk, a dit avoir reçu des informations extrêmement préoccupantes faisant état du meurtre de familles entières et d’exécutions sommaires. Les « tueries de civils doivent cesser immédiatement », a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis ont exhorté les autorités syriennes à traduire en justice les « terroristes islamistes radicaux » coupables de crimes et affirmé se tenir aux côtés des minorités religieuses et ethniques du pays.
Washington et Moscou ont demandé une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies lundi pour débattre de la situation, ont déclaré des sources diplomatiques.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a condamné sur X des « exactions inacceptables » contre des civils. « Il ne peut y avoir d’impunité pour les coupables de ces crimes », a-t-il dit.
Après trois mois de calme relatif à la suite de la chute de Bachar al Assad, qui s’est enfui le 8 décembre en Russie, la situation est devenue explosive cette semaine dans les gouvernorats de Lattaquié et de Tartous où les forces liées aux nouveaux dirigeants islamistes se sont déployées pour réprimer un début d’insurrection de miliciens fidèles à l’ex-président.
« ILS TENTENT MAINTENANT DE PROVOQUER LE CHAOS
Après une série d’attaques coordonnées et d’embuscades tendues par les pro-Assad, des partisans armés du nouveau régime de Damas ont afflué par milliers vers la région côtière et les autorités ont imputé les exécutions sommaires de dizaines de jeunes hommes et les raids meurtriers contre des villages et des villes habités par la minorité alaouite à des milices armées indisciplinées venues aider les forces de sécurité.
Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) à majorité kurdes qui affrontent des milices proturques dans le nord-est de la Syrie, a accusé des factions soutenues par la Turquie et des extrémistes islamistes d’être principalement responsables des exécutions de civils.
Une source de sécurité syrienne a déclaré que l’intensité des affrontements avait baissé dimanche autour des villes de Lattaquié, Jablé et Baniyas, tandis que les partisans de Damas ratissaient les montagnes environnantes où se cacheraient environ 5.000 insurgés pro-Assad.
Un habitant de Qadmous a déclaré que des habitants de la ville et des villages alentour avaient fui dans la campagne environnante. Il a ajouté que des combattants équipés de chars, d’armes lourdes et de drones avaient incendié des maisons et des véhicules le long de la route principale à proximité de la ville.
Une source de sécurité a déclaré que les insurgés pro-Assad avaient endommagé une centrale électrique et coupé l’électricité dans plusieurs zones de la province, perturbant par ailleurs le fonctionnement d’une station de pompage d’eau et de plusieurs dépôts de carburant. « Ils tentent maintenant de provoquer le chaos, de perturber la vie et d’attaquer des installations vitales », a dit cette source.
Les autorités de Damas ont envoyé des renforts dans la zone montagneuse autour de Lattaquié, où d’épaisses forêts et un terrain accidenté profitent aux combattants opposés au pouvoir, a indiqué une source policière.
(Bureau de Damas avec Jaidaa Taha à Dubaï, Suleiman al-Khalidi à Amman, John Davison à Londres, Menna Alaa El Din au Caire, Maya Gebeily à Beyrouth, version française Benjamin Mallet et Jean-Stéphane Brosse)
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