L’économiste Simsek va probablement intégrer le prochain gouvernement en Turquie, selon sources
par Orhan Coskun
ANKARA (Reuters) – L’ancien ministre de l’Economie Mehmet Simsek, apprécié des marchés financiers pour son orthodoxie monétaire, va très vraisemblablement intégrer le nouveau gouvernement que Recep Tayyip Erdogan est en train de former en Turquie, a-t-on appris de quatre sources politiques haut placées.
Réélu dimanche à la tête de l’Etat pour cinq années supplémentaires, Tayyip Erdogan, 69 ans, a présidé mercredi le dernier conseil des ministres de l’exécutif sortant et devrait dévoiler sa nouvelle équipe vendredi ou samedi.
Le président turc dirige lui-même le gouvernement depuis la réforme constitutionnelle de 2017 qui a supprimé le poste de Premier ministre et instauré un poste de vice-président.
Mehmet Simsek, qui a été ministre des Finances puis vice-Premier ministre entre 2009 et 2018, pourrait être nommé soit ministre des Finances soit vice-président responsable de l’économie, ont déclaré les sources à Reuters, qui avertissent toutefois que Tayyip Erdogan n’a pas arrêté sa décision et pourrait encore changer d’avis.
Selon ces quatre responsables, Tayyip Erdogan souhaiterait nommer Mehmet Simsek à la vice-présidence mais Simsek préférerait un rôle plus direct et le poste de ministre de l’Economie et du Trésor.
Les deux hommes ont discuté lundi pendant deux heures et demie, a indiqué l’une des sources. « Il ne reste que quelques points à travailler. Ce sera terminé dans peu de temps », a-t-elle assuré.
Selon la même source, l’ancien ministre Cevdet Yilmaz pourrait prendre le poste de ministre de l’Economie si Mehmet Simsek devient vice-président.
Ni le cabinet d’Erdogan ni Mehmet Simsek n’ont pu être joints pour un commentaire.
LA LIVRE TURQUE CONTINUE DE PLONGER
La nomination de Mehmet Simsek pourrait signaler le retour en Turquie d’une politique économique et monétaire plus conforme au canon des marchés financiers, après des années de conduite hétérodoxe des affaires du pays, via le maintien de taux d’intérêt faibles préconisé par Tayyip Erdogan en dépit d’une très forte inflation.
Cette politique a contribué à faire plonger la livre turque malgré les interventions de la banque centrale, étroitement contrôlée par l’Etat, qui a dû puiser dans ses réserves de change.
La monnaie turque a enregistré mercredi une troisième journée consécutive de baisse depuis la réélection d’Erdogan, inscrivant un nouveau plus bas historique à 20,75 pour un dollar. La devise a perdu près de 10% depuis le début de l’année.
En parallèle, la croissance de l’économie turque a tenu bon au premier trimestre, malgré la hausse des prix qui pèse sur le coût de la vie et le séisme dévastateur de février dernier, qui a fait plus de 50.000 morts et des millions de sans-abri.
Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,3% sur les trois premiers de l’année par rapport au précédent trimestre, selon des statistiques publiées mercredi, et de 4,0% par rapport au premier trimestre 2022.
« Si Mehmet Simsek ou une personne similaire est nommée, ce sera un grand changement. Mais le marché est curieux de connaître la première décision de l’équipe économique : est-ce qu’ils appliqueront une politique plus orthodoxe, est-ce qu’ils feront encore pire ou est-ce qu’ils feront quelque chose pour gagner du temps et voir comment ça évolue ? », s’interroge Cagri Kutman, de KNG Securities.
(Avec la contribution d’Ezgi Erkoyun, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)
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