Le Premier ministre britannique Starmer promet un plan sur dix ans pour améliorer les services de santé
par Alistair Smout
LONDRES (Reuters) – Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est engagé jeudi à mettre en oeuvre un plan de redressement sur dix ans du Service national de santé (NHS), soulignant que ce secteur en crise serait promis à la faillite en l’absence de réformes.
Le NHS, géré par l’Etat, traverse une crise profonde, aggravée par la pandémie de COVID-19, et souffre d’un manque d’effectifs et de ressources financières.
Keir Starmer, qui s’est exprimé jeudi sur la situation, estime que le NHS a besoin d’une « intervention chirurgicale majeure et non de solutions de fortune » pour faire face aux coûts croissants de la prise en charge d’une population vieillissante sans passer par une augmentation des impôts.
« Les travailleurs ne peuvent pas se permettre de payer plus, c’est donc la réforme ou la mort », a déclaré le Premier ministre travailliste, ajoutant qu’il était conscient que les changements à venir risquaient d’être impopulaires.
« Seule une réforme fondamentale et un plan à long terme peuvent permettre de redresser le NHS et de construire une société saine. Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas rapide. Il faudra un plan sur dix ans. »
Il n’a donné que peu de détails sur le plan en question et n’a pas précisé la date de publication du projet.
Keir Starmer a déclaré que le précédent gouvernement conservateur avait « cassé le NHS », laissant derrière lui un héritage qu’il décrit comme dévastateur.
Un rapport accablant signé d’Ara Darzi, chirurgien qui siège à la Chambre des Lords, a révélé que le NHS avait fait face à la pandémie de 2020 avec une résilience à un « niveau historiquement bas », plombé par un manque d’investissements et une réorganisation confuse au cours de la décennie qui l’a précédée.
« Beaucoup trop de gens attendent trop longtemps et dans trop de domaines cliniques, la qualité des soins a régressé », écrit Ara Darzi.
L’état de santé de la nation a également une incidence néfaste sur l’économie, a jugé Keir Starmer, le marché du travail britannique comptant 2,8 millions de personnes économiquement inactives en raison de maladies de longue durée.
Le Premier ministre a exprimé le souhait que le nouveau plan s’articule autour de la numérisation du NHS et mette l’accent sur les soins et la prévention.
(Rédigé par Alistair Smout, version française Pauline Foret, édité par Sophie Louet)
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