Le Kosovo demande à la Serbie de retirer ses troupes de la frontière
PRISTINA (Reuters) – Le Kosovo a exigé samedi que la Serbie retire ses troupes de leur frontière commune et affirmé qu’il était prêt à protéger son intégrité territoriale.
Les tensions entre les deux pays sont vives depuis dimanche, après qu’une trentaine d’hommes armés ont fait irruption dans un village du nord du Kosovo à majorité serbe, affrontant la police et se réfugiant dans un monastère où une fusillade a causé la mort de trois assaillants et d’un officier de police.
Cette fusillade a ravivé les inquiétudes de la communauté internationale quant à la stabilité du Kosovo, qui compte une majorité d’Albanais et a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008.
« Nous appelons le président Vucic et les institutions de Serbie à retirer immédiatement toutes les troupes de la frontière avec le Kosovo », a déclaré le gouvernement kosovar un communiqué.
Le président serbe Aleksandar Vucic avait dit au Financial Times qu’il n’avait pas l’intention d’ordonner à ses forces de franchir la frontière avec le Kosovo, car une escalade du conflit nuirait aux aspirations de Belgrade à rejoindre l’Union européenne.
Le Kosovo, qui considère ce déploiement des troupes serbes comme une menace, s’est également dit « plus déterminé que jamais à protéger son intégrité territoriale », en coordination avec ses partenaires internationaux.
« Le gouvernement de la République du Kosovo est en contact permanent avec les États-Unis et les pays de l’UE au sujet de cette grave menace de la Serbie. »
L’Otan, qui compte encore 4.500 soldats au Kosovo, a déclaré vendredi avoir « autorisé des forces supplémentaires pour faire face à la situation actuelle ».
(Reportage Fatos Bytyci ; version française Kate Entringer)