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Le Japon relâche en mer l’eau contaminée de Fukushima

TOKYO (Reuters) – Le Japon a commencé jeudi à déverser dans l’océan Pacifique l’eau radioactive retraitée de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, suscitant l’inquiétude voire la colère de pays voisins, en premier lieu de la Chine, qui a annoncé une suspension immédiate sur toutes les importations de produits de la mer japonais.

« Nous allons continuer de suivre la situation du déversement de l’eau contaminée dans la mer au Japon et ajusterons nos mesures », ont indiqué les douanes chinoises dans un communiqué.

Le plan de déversement des eaux polluées, approuvé il y a deux ans par le gouvernement japonais, est indispensable pour poursuivre le démantèlement du site submergé par le tsunami de mars 2011.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a donné son accord au projet en juillet dernier, estimant que le plan de déversement des eaux polluées était conforme aux normes de sécurité et n’aurait qu’un « impact radiologique négligeable sur les personnes et l’environnement ».

L’exploitant de la centrale, Tepco (Tokyo Electric Power), a indiqué que les eaux avaient commencé à être relâchées dans l’océan Pacifique à 13h03 heure locale (04h03 GMT) et qu’aucune anomalie n’avait été détectée au niveau de la pompe à eau de mer ou des installations environnantes.

La Chine s’est dite « particulièrement inquiète des risques de contamination radioactive provoqués par (…) les produits alimentaires et agricoles japonais exportés vers la Chine », a déclaré un responsable des douanes chinoises dans un communiqué.

Un porte-parole de l’Administration chinoise de la sûreté nucléaire a déclaré jeudi que le gouvernement japonais était « extrêmement égoïste et irresponsable » d’avoir débuté le relâchement des eaux contaminées, « mettant en avant ses intérêts égoïstes avant le bien-être de l’humanité ».

Tokyo a accusé la Chine de diffuser des « affirmations scientifiquement infondée » et a soutenu que l’eau déversée dans l’océan Pacifique ne présentait pas de danger.

Selon les résultats des tests dévoilés jeudi par Tepco, l’eau contient jusqu’à 63 becquerels de tritium par litre, loin de la limite de 10.000 becquerels par litre fixée par l’Organisation mondiale de la santé pour l’eau potable. Le becquerel est une unité de radioactivité.

L’AIEA a confirmé dans un communiqué que son étude indépendante avait également révélé une concentration de tritium en-deçà des limites autorisées.

OPPOSITION AU PROJET

De nombreux pays de la région ont fait part de leur inquiétude quant au rejet de l’eau contaminée, notamment concernant son impact sur le secteur de la pêche.

Les pêcheurs japonais se sont également opposés au projet, craignant qu’il ne nuise à la réputation de leurs produits.

Les coopératives japonaises de la pêche ont partagé leur « anxiété croissante » quant à la situation.

Hong Kong et Macao, deux régions administratives spéciales chinoises, ont annoncé qu’elles interdiraient à partir de jeudi l’importation de produits de la mer en provenance de plusieurs préfectures du Japon, dont celles de Tokyo et Fukushima.

Des manifestations ont été organisées au Japon et en Corée du Sud pour protester contre le projet. La police sud-coréenne a arrêté 14 manifestants qui tentaient de s’introduire dans l’ambassade du Japon à Séoul.

Avant le début de l’opération, quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le quartier général de Tepco, à Tokyo, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Ne rejetez pas l’eau contaminée dans la mer! »

L’eau contaminée a servi à refroidir les barres de combustible en fusion de la centrale de Fukushima après l’accident de 2011.

Elle doit être filtrée afin d’extraire la plupart des éléments radioactifs à l’exception du tritium, difficile à séparer de l’eau, puis diluée avant d’être relâchée dans le Pacifique.

(Reportage Sakura Murakami; version française Camille Raynaud et Zhifa Liu, édité par Bertrand Boucey et Kate Entringer)

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