L’armée américaine a amorcé son retrait d’Afghanistan
KABOUL (Reuters) – Les troupes américaines ont quitté vendredi l’une des plus grandes bases militaires d’Afghanistan, a déclaré un haut responsable de la défense américaine, en vertu d’un accord avec les taliban permettant le retrait de toutes les forces américaines du pays après deux décennies de guerre.
« Tous les soldats américains et les membres des forces de l’Otan ont quitté la base aérienne de Bagram », a déclaré un haut responsable de la sécurité sous couvert d’anonymat.
Bien que quelques troupes supplémentaires doivent encore se retirer d’une autre base située dans la capitale Kaboul dans les prochains jours, le retrait de Bagram, située à une soixantaine de kilomètres au nord de Kaboul, met fin à la présence militaire américaine sur le plus important aérodrome d’Afghanistan, utilisé pour lancer des frappes aériennes contre les taliban et d’autres groupes militants islamistes.
« Nous considérons ce retrait comme une étape positive. Les Afghans peuvent se rapprocher de la stabilité et de la paix avec le retrait total des forces étrangères », a déclaré à Reuters le porte-parole des taliban, Zabihullah Mujahid.
C’est ici, sur une piste d’atterrissage construite par les Soviétiques et criblée de balles, dans une plaine entourée des sommets enneigés de l’Hindou Koush, que des pompiers et policiers New York avaient enterré un morceau du World Trade Center en décembre 2001, quelques jours après que les taliban avaient été renversés pour avoir protégé Oussama Ben Laden.
C’est également à Bagram que la CIA a géré un centre de détention pour les suspects de terrorisme. Le président Barack Obama avait reconnu par la suite des faits de torture.
Un responsable afghan a déclaré que la base serait remise au gouvernement lors d’une cérémonie samedi.
Le responsable de la défense américaine a déclaré que le général Austin Miller, le plus haut gradé américain en Afghanistan, « conserve toutes les capacités et les autorités nécessaires pour protéger les forces » stationnées dans la capitale, Kaboul.
Deux autres responsables de la sécurité américaine ont précisé cette semaine que la majorité du personnel militaire américain serait très probablement partie d’ici le 4 juillet, une force résiduelle devant rester pour protéger l’ambassade.
Cela interviendrait plus de deux mois avant le calendrier fixé par le président américain Joe Biden, qui avait promis que les militaires seraient rentrés chez eux le 11 septembre.
« UNE PAIX JUSTE ET DURABLE »
L’accord avec les taliban a été conclu sous l’administration du président Donald Trump. En échange du retrait américain, les taliban ont promis d’empêcher tout terrorisme international sur le sol afghan. Ils se sont également engagés à entamer des pourparlers avec leurs rivaux afghans mais les négociations ont peu progressé.
Joe Biden a rejeté le conseil de ses généraux qui l’appelaient à maintenir une présence jusqu’à ce qu’un accord politique puisse être conclu entre les insurgés et le gouvernement du président Ashraf Ghani, qui a rencontré le président américain la semaine dernière à Washington.
Dans un communiqué, l’ambassade des États-Unis en Afghanistan a déclaré que les États-Unis étaient déterminés à aider l’Afghanistan et qu’ils fourniraient une aide à la sécurité de 3 milliards de dollars en 2022 (2,5 milliards d’euros).
« Nous demandons instamment la fin de la violence, le respect des droits de l’homme de tous les Afghans et des négociations sérieuses à Doha afin de parvenir à une paix juste et durable », a déclaré l’ambassade.
Un haut diplomate occidental a déclaré que les États-Unis avaient demandé à trois pays d’Asie centrale – le Kazakhstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan – d’accueillir temporairement environ 10.000 citoyens afghans qui avaient travaillé avec les États-Unis ou les forces alliées.
Plusieurs nations européennes ont également offert un refuge à des centaines d’employés afghans et à leurs familles, confrontés à la menace directe des taliban.
Depuis que Joe Biden a annoncé qu’il poursuivrait le plan de retrait de Donald Trump, les insurgés ont progressé dans tout le pays, notamment dans le Nord, où pendant des années après leur éviction, leur présence était minime.
Les combats se sont intensifiés entre les forces gouvernementales et les taliban dans la province de Badakhshan, dans le nord-est du pays, ont indiqué des responsables vendredi.
La Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a estimé vendredi que le groupe État islamique renforcerait sa présence dans le nord de l’Afghanistan à la faveur du retrait des troupes américaines et de l’Otan.
Sergueï Lavrov s’est dit inquiet, selon des propos rapportés par l’agence de presse Interfax, et observe que l’EI gagne activement des territoires dans le pays.
(Reportage du bureau de Kaboul, version française Hayat Gazzane, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)
Faites un don maintenant pour nous aider à poursuivre notre mission !
Les chrétiens protestants et évangéliques ont longtemps sous-estimé le pouvoir des médias. Les récentes polémiques concernant des reportages à charge contre les plus grandes églises évangéliques françaises pose la question des intentions des patrons des médias, de ces milliardaires qui ont surinvesti ce champ de bataille idéologique.
Ne perdons pas la bataille idéologique
Les achats de médias par des milliardaires ne sont pas toujours motivés par la rentabilité financière, mais plutôt par des intérêts idéologiques. Ils achètent les médias pour influencer l'opinion publique, mener des batailles culturelles et maintenir leur pouvoir économique et social.Les évangéliques pris pour cible
L’influence grandissante des évangéliques gêne certains patrons des médias qui, disons-le, sont engagés dans des loges ou des sectes pernicieuses. Très puissante aux États-Unis, où de nombreuses personnalités ont renoncé à l'occultisme et à la débauche pour se convertir à la foi évangélique, la percé de cette frange chrétienne de plus en plus présente en France fait trembler le monde des ténèbres.Faire contrepoids
A l'heure actuelle, les chaînes d’info font l’agenda, nourrissent les réseaux sociaux, orientent les débats publics. Le Journal Chrétien et sa chaîne Chrétiens TV veulent aller sur leur terrain en investissant la sphère politique et médiatique pour y proposer une autre hiérarchie de l’information. Il est question de mener la bataille culturelle pour faire contrepoids aux groupes de médias hostiles aux Evangéliques.A quoi serviront vos dons ?
Nous avons l’ambition de développer une plateforme de médias suffisamment compétitive. Vos dons nous permettront de créer des émissions chrétiennes de qualité, de réaliser plus d’investigation, de reportages et d’enquêtes de terrain, d'organiser des débats sur des sujets de société, et de recruter du personnel compétent.Il nous faudra également développer davantage notre présence sur le terrain, produire plus de reportages, investir dans du matériel.
Le Journal Chrétien est un média libre, indépendant, sans publicité, accessible à tous grâce à la fidélité et à la générosité de ses lecteurs.
Votre don (défiscalisable à 66%), petit ou grand, est plus qu’un geste. C’est un acte militant et chrétien !


