La RDC bloque l’accès à l’aéroport de Goma face à l’avancée des rebelles
(Reuters) – Les autorités congolaises ont bloqué l’accès à l’aéroport de Goma et annulé des vols en raison de l’avancée des rebelles soutenus par le Rwanda vers la capitale régionale de l’est de la République démocratique du Congo, ont déclaré trois responsables à Reuters dimanche.
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L’aéroport n’a pas été officiellement fermé, mais les passagers qui se trouvaient déjà sur place ont été priés de rentrer chez eux, tandis que les Nations Unies ont demandé dimanche à leur personnel de ne pas s’y rendre et de s’abriter.
Les rebelles ont déclaré dans un communiqué dimanche que l’espace aérien au-dessus de Goma était désormais fermé.
L’insurrection menée depuis trois ans par le groupe M23 s’est intensifiée depuis le début de l’année, les rebelles ayant enregistré des gains territoriaux sans précédent. L’Onu a averti que la violence dans le pays d’Afrique centrale pourrait déboucher sur une guerre à l’échelle régionale.
Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l’Onu se réunira dimanche pour discuter de la crise, un jour plus tôt que prévu.
Le Malawi et l’Uruguay ont déclaré que quatre de leurs soldats membres de la mission de maintien de la paix des Nations unies (la Monusco) ont été tués dans des affrontements, ce qui porte à six le nombre de morts parmi les soldats de maintien de la paix des Nations unies.
L’Onu au Malawi a indiqué dans un message sur X samedi soir que trois soldats malawites de la mission au Congo avaient été tués, sans donner plus de détails.
L’armée uruguayenne a annoncé la mort d’un de ses soldats dans un communiqué samedi, ajoutant que deux autres avaient été blessés.
Plus tôt dans la journée, l’Afrique du Sud avait déclaré que neuf de ses ressortissants avaient été tués dans les combats, dont deux membres de la Monusco et sept membres d’une mission distincte d’Afrique australe.
La Monusco n’a pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaires.
Le Congo, les Nations unies et d’autres pays accusent le Rwanda voisin d’alimenter le conflit avec ses propres troupes et des armes. Le Rwanda nie ces accusations, mais l’armée congolaise a déclaré samedi que des tireurs d’élite rwandais étaient responsables de l’assassinat du gouverneur militaire du Nord-Kivu sur la ligne de front, vendredi.
Un porte-parole du gouvernement rwandais n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire sur cette accusation.
Des centaines de personnes déplacées ont fui vers la capitale régionale, Goma. Des coups de feu ont été entendus tôt dimanche matin, provoquant la panique dans certaines zones.
« Le Rwanda essaie d’entrer par tous les moyens, mais nous tenons bon », a déclaré une source militaire à Reuters, précisant que les rebelles avaient détruit du matériel près du village de Kilimanyoka, à une vingtaine de kilomètres de Goma.
(Reportage de Portia Crowe à Dakar, avec Frank Phiri et Sonia Rolley, version française Benjamin Mallet)
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