La Chine accuse l’UE de concurrence déloyale sur les voitures électriques et menace le porc européen
PEKIN (Reuters) – Le ministère chinois du Commerce a estimé jeudi que l’Union européenne avait fait preuve de concurrence déloyale en réclamant une quantité d’informations détaillées « sans précédent » sur les chaînes d’approvisionnement des constructeurs automobiles chinois dans le cadre de son enquête anti-subventions.
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La Commission européenne a annoncé le 12 juin qu’elle imposerait des droits supplémentaires allant jusqu’à 38,1 % sur les véhicules électriques chinois importés à partir de juillet afin de lutter contre les subventions chinoises excessives.
Pékin a riposté en ouvrant le 17 juin une enquête devant durer un an sur les subventions accordées à la viande de porc européenne importée en Chine. Le ministère chinois du Commerce n’a pas exclu jeudi d’imposer des « mesures antidumping provisoires » pendant cette période.
« Si l’enquête préliminaire met en évidence des pratiques de dumping et que cela a causé un préjudice à l’industrie nationale (chinoise), des mesures antidumping provisoires pourraient être adoptées », a déclaré He Yadong, porte-parole du ministère du Commerce, en réponse à une question des journalistes sur l’enquête.
Le porte-parole avait auparavant déclaré que les constructeurs automobiles chinois avaient été « choqués et déçus » par la décision de la CE d’imposer des droits de douane supplémentaires alors qu’ils ont selon lui « fait de leur mieux pour coopérer ».
« Le type, l’étendue et la quantité d’informations collectées par la partie européenne sont sans précédent et dépassent de loin ce qui est requis pour une enquête sur les droits compensateurs », a assuré He Yadong.
La CE a demandé aux constructeurs automobiles chinois de lui fournir des informations concernant l’approvisionnement en matières premières pour les batteries, la fabrication des composants, la fixation des prix et le développement des canaux de vente, a ajouté le porte-parole.
Mercredi, les médias d’État chinois ont publié des articles suggérant que la CE cherchait à espionner les constructeurs automobiles chinois, étant donné les « nombreuses demandes déraisonnables formulées au cours de cette enquête », et que l’enquête n’avait d’enquête que le nom.
(Reportage de Joe Cash; version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)