Iran: Londres demande la fin des détentions « injustes » de binationaux
LONDRES (Reuters) – La Grande-Bretagne a exhorté mercredi l’Iran à mettre fin à la détention « injuste » de ressortissants binationaux, notamment britanniques, dénonçant une pratique qui vise à obtenir un levier diplomatique.
Les Gardiens de la révolution iraniens ont arrêté dimanche sept personnes ayant des liens avec la Grande-Bretagne, dont certaines ont la double nationalité, en raison des manifestations antigouvernementales qui ont secoué le pays et alors qu’elles tentaient de quitter le pays, selon un communiqué publié par les médias d’État.
« Nous cherchons de toute urgence à obtenir des informations supplémentaires de la part des autorités iraniennes pour un suivi de ces binationaux britannico-iraniens », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak.
« Nous avons toujours dit que nous n’accepterons jamais que nos ressortissants (…) soient utilisés comme moyen de pression diplomatique. Nous demandons instamment au gouvernement iranien de mettre fin à sa pratique consistant à détenir injustement des ressortissants britanniques et d’autres étrangers. »
Les arrestations mentionnées font suite aux manifestations déclenchées par la mort en détention, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans. Elle avait été arrêtée pour avoir porté une « tenue inappropriée », conformément au code vestimentaire islamique strict en vigueur en Iran pour les femmes.
Les manifestations ont posé l’un des plus grands défis à la République islamique depuis la révolution de 1979.
Le principal parti d’opposition britannique, le Parti travailliste, a demandé que de nouvelles sanctions soient prises à l’encontre des entités et des personnes qui ont participé à la répression des manifestations en Iran.
Interrogé sur l’éventualité de sanctions contre l’Iran, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré que le pays avait déjà imposé des sanctions en matière de droits de l’homme à plus de 40 responsables iraniens et à l’ensemble de la « police des moeurs ».
« Nous continuerons à demander des comptes à l’Iran pour la violence choquante qu’il a infligée à son propre peuple », a déclaré le porte-parole.
(Reportage Alistair Smout et Muvija M ; version française Jean Rosset, édité par Kate Entringer)