Gaza: Les fortes pluies accentuent les problèmes et les peurs des Palestiniens
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par Nidal al-Mughrabi et Gabrielle Tétrault-Farber
GAZA/GENEVE (Reuters) – De fortes pluies tombées mardi dans la bande de Gaza ont créé de nouveaux défis et alimenté les inquiétudes pour les Palestiniens, alors que nombre d’entre eux sont sans-abri et vivent dans des tentes de fortune avec le siège total de l’enclave et les bombardements de l’armée israélienne depuis cinq semaines.
Le début de la saison des pluies et les risques d’inondations ont renforcé la crainte de voir le réseau gazaoui d’égouts déborder et favoriser ainsi la propagation de maladies, ce qui amplifierait la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne.
A Khan Younès, dans le sud du territoire étroit et densément peuplé, des personnes déplacées par le conflit et ayant trouvé refuge dans un abri de l’Onu se sont réveillées avec la mauvaise surprise de voir leurs vêtements trempés par la pluie.
« Nous vivions dans une maison en béton et maintenant nous sommes sous une tente. Les bâches en nylon, les tentes et le bois ne résisteront pas à une quelconque inondation », a déploré Fayeza Srour, qui a fui le nord de Gaza après le début des bombardements menés par Israël en riposte à l’attaque du Hamas du 7 octobre.
« Les gens dorment à même le sol. Que feront-ils ? Où iront-ils ? », a-t-elle interrogé.
L’hiver dans la bande de Gaza est souvent humide et froid, tandis que des inondations ravagent parfois l’enclave.
MOUVEMENTS ENTRAVÉS
Un autre Gazaoui déplacé par les combats a déclaré que les gens ayant trouvé refuge dans cet abri priaient pour que la pluie s’arrête. « Ces enfants, ces femmes, ces personnes âgées prient Dieu pour qu’il ne pleuve pas », a dit Karim Mreish. « Sinon, cela sera très compliqué et les mots vont manquer pour décrire notre souffrance. »
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu la semaine dernière qu’il y avait à Gaza un risque accru de propagation de maladies, citant les difficultés du système de santé à fonctionner à cause des bombardements israéliens, l’accès limité à l’eau propre et la surpopulation dans les abris.
Une porte-parole de l’OMS a exprimé sa préoccupation à propos du risque d’inondations et d’un débordement du réseau d’assainissement, déjà modeste et endommagé par les frappes aériennes.
« Nous avons déjà constaté des épidémies de maladies diarrhéiques », a déclaré Margaret Harris à Genève, indiquant que plus de 30.000 cas ont été recensés contre 2.000 en période normale.
« Il y a tellement de dégâts sur les infrastructures. Il y a un manque d’eau propre. Les gens sont très, très entassés. C’est une autre raison pour laquelle nous supplions qu’un cessez-le-feu intervienne maintenant », a-t-elle ajouté.
Ahmed Bayram, porte-parole du Conseil norvégien pour les réfugiés, a déclaré que le début de la saison des pluies pourrait représenter « la semaine la plus difficile à Gaza » depuis le début de l’opération militaire israélienne le mois dernier.
« Les fortes pluies signifient que les mouvements de la population et des équipes de secours vont être davantage entravés », a-t-il dit. « Il va être plus difficile de sauver les personnes coincées sous les décombres, ou d’enterrer les morts, tout cela dans un contexte de bombardements incessants et d’une catastrophique pénurie de carburant. »
UNE RÉPONSE « D’HEURE EN HEURE »
Faisant face à une catastrophe humanitaire jugée sans précédent dans l’enclave palestinienne, où vivent quelque 2,3 millions de personnes dont de nombreux enfants, les organisations humanitaires n’ont pas été en mesure de se préparer aux défis posés par la pluie et les inondations.
La directrice des communications de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré que l’organisation se focalisait sur la réponse aux besoins les plus immédiats de la population.
« Nous sommes à peine en mesure d’anticiper d’heure en heure, parce que la situation sur le terrain est tellement, tellement, tellement désespérée », a dit Juliette Touma.
D’après elle, une petite quantité de pluie pourrait suffire à inonder les rues de Gaza, étant donné l’incapacité du réseau d’égouts à absorber les eaux.
« Ça, c’est en temps normal. Pas quand la moitié de Gaza, si ce n’est plus, est en ruines », a-t-elle ajouté.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué lui aussi ne pas être en mesure d’anticiper les besoins des Gazaouis au-delà d’une seule journée.
William Schomburg, chef de la délégation du CICR à Gaza, a déclaré que « la situation est si volatile et compliquée en raison des combats que nous nous focalisons seulement sur les conséquences humanitaires d’un jour sur l’autre ».
A Deir al Balah, ville du centre de la bande de Gaza, la pluie a tout de même été accueillie avec soulagement par des Palestiniens déplacés par les combats et n’ayant pas accès à de l’eau potable depuis des semaines. Certains ont placé des seaux en plastique devant leur tente afin de récolter de l’eau de pluie et la boire.
(Reportage Nidal al-Mughrabi à Gaza et Gabrielle Tétrault-Farber à Genève, avec Emma Farge et Mai Shams El-Din; version française Jean Terzian, édité par Bertrand Boucey)
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