Joe Biden inflige de lourdes sanctions aux banques et élites russes
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le président américain Joe Biden a annoncé mardi une « première tranche » de sanctions contre la Russie pour ce qu’il a décrit comme le début d’une invasion russe de l’Ukraine et a promis des mesures plus sévères si Moscou poursuivait son incursion dans le pays, sans exclure cependant une issue diplomatique.
Il a fait cette déclaration au lendemain de la décision du président russe Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance de deux régions séparatistes de l’Est ukrainien et d’y envoyer des soldats pour une opération qualifiée par Moscou de « maintien de la paix ».
Les annonces de Vladimir Poutine ont été dénoncées par les Occidentaux, qui craignent un conflit armé de vaste ampleur dans la région, et ont donné lieu notamment mardi à des sanctions financières imposées par l’Union européenne contre la Russie.
Washington a décidé par ailleurs d’un redécoupage de l’armée américaine en Europe, avec l’envoi de 800 soldats dans les pays baltes et jusqu’à huit avions de chasse F-35 vers des lieux opérationnels situés le long du flanc oriental de l’Otan, a déclaré sous couvert d’anonymat un haut représentant du département américain de la Défense.
Joe Biden a indiqué que les sanctions américaines visaient deux grandes institutions financières et la dette souveraine russes, ajoutant que cela signifiait que le gouvernement russe était coupé de tout financement occidental.
A compter de mercredi, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à la Maison blanche, des sanctions frapperont des élites russes et des membres de leurs familles.
« C’est le début d’une invasion russe de l’Ukraine », a déclaré le président américain. « La Russie a désormais avancé de manière indéniable en Ukraine en déclarant l’indépendance » des régions de Louhansk et de Donetsk.
Les Etats-Unis ont prévenu depuis plusieurs semaines Moscou qu’ils prendraient des sanctions d’une ampleur inédite en cas d’invasion russe de l’Ukraine.
« Alors que la Russie envisage ses prochaines mesures, nous avons nous aussi nos prochaines mesures prêtes. La Russie paiera un prix encore plus important si elle continue son agression, notamment avec des sanctions supplémentaires », a dit Joe Biden.
S’exprimant plus tard dans la journée devant des journalistes, à l’issue d’une réunion à Washington avec son homologue ukrainien, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a indiqué avoir annulé sa réunion prévue jeudi avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
« Maintenant que nous constatons que l’invasion a commencé et que la Russie a fait clairement comprendre son rejet tout entier de la diplomatie, il ne fait pour l’heure aucun sens de maintenir cette réunion », a-t-il dit.
Les sanctions américaines ne visent pas les marchés de l’énergie
Les sanctions contre la Russie décidées mardi par l’administration Biden ne sont pas destinées à frapper les marchés mondiaux de l’énergie, a déclaré un responsable du département d’Etat américain.
« Les sanctions imposées aujourd’hui, et celles qui pourraient être décidées bientôt, ne visent pas les flux de pétrole et de gaz », a indiqué ce responsable, qui préfère conserver l’anonymat. « Nous souhaitons que le marché note qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter les prix pour le moment. »
Malgré les efforts de l’administration Biden pour maintenir le calme sur les marchés pétroliers, les prix du brut ont frôlé les 100 dollars (88 euros) le baril après que Moscou a ordonné l’entrée de troupes dans deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.
Le responsable a ajouté que rien de ce qui se passe sur le terrain en Ukraine maintenant, ou dans les jours à venir, ne devrait affecter le flux de pétrole vers les marchés mondiaux.
Les responsables américains ont collaboré avec les pays producteurs de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et avec les grands pays consommateurs de pétrole afin de réagir si nécessaire pour calmer les marchés de l’énergie, a-t-il ajouté.
« Nous serons prêts à agir assez rapidement pour faire face à toute flambée des prix résultant soit d’effets sur le terrain, soit d’un risque politique croissant », a déclaré le responsable. « Nous n’en sommes pas là pour le moment ».
Plusieurs pays occidentaux ont annoncé des sanctions contre la Russie après la reconnaissance par Vladimir Poutine de l’indépendance de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.