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Echec des pourparlers russo-ukrainiens, la guerre continue

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Les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ukrainienne Dmytro Kuleba ont échoué jeudi à s’accorder en Turquie sur un cessez-le-feu en Ukraine.
La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine est entrée jeudi dans sa troisième semaine sans que Moscou ait atteint le moindre de ses principaux objectifs malgré des milliers de morts, plus de deux millions de réfugiés et des centaines de milliers de personnes terrées dans des villes assiégées, et la diplomatie reste pour l’instant impuissante.

Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien se sont entretenus à Antalya, en Turquie, les discussions au plus haut niveau entre les deux pays depuis le début de l’invasion russe le 24 février, mais l’un et l’autre ont dressé un constat d’échec à l’issue de leur premier entretien.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmitro Kouleba, a expliqué n’avoir pu obtenir aucun engagement de son homologue russe, Sergueï Lavrov, sur l’arrêt des tirs d’artillerie pour permettre l’évacuation de civils de Marioupol, la grande ville portuaire du sud du pays.

Sergueï Lavrov a quant à lui répété les exigences russes sur le désarmement et la neutralité de l’Ukraine, reproché à Kiev de multiplier les rencontres inutiles et accusé l’Occident d’aggraver le conflit en armant le camp ukrainien.

À Marioupol, la municipalité a déclaré que le port avait subi de nouveaux tirs jeudi matin et la Croix-Rouge parle d’une situation « apocalyptique » avec des pénuries d’eau, de nourriture et de médicaments.

Kiev a accusé la Russie de commettre un « génocide » après le bombardement mercredi d’un hôpital pédiatrique abritant une maternité à Marioupol. Sergueï Lavrov a affirmé que le bâtiment touché n’était plus utilisé comme hôpital et qu’il était occupé par des troupes ukrainiennes.

NOUVELLES TENTATIVES D’ÉVACUATIONS DE CIVILS

Le Kremlin a toutefois demandé des explications à l’armée, a précisé son porte-parole, Dmitri Peskov.

« Quel genre de pays est la Fédération de Russie, qui a peur des hôpitaux, peur des maternités et les détruit? » s’était interrogé le président ukrainien, Volodimir Zelenski, lors d’une allocution télévisée mercredi soir.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a diffusé des images sur son compte Twitter de ce qui s’apparente à un établissement hospitalier gravement endommagé. Sur cette vidéo, on peut voir des trous béants aux emplacements des fenêtres d’un bâtiment de trois étages et de gros tas de gravats, certains encore fumants.

La vice-Premier ministre Irina Verechtchouk a annoncé que l’Ukraine tenterait dans la journée d’ouvrir sept couloirs humanitaires, dont un pour évacuer des civils de Marioupol, où toutes les tentatives en ce sens ont échoué depuis samedi.

Si les forces russes continuent de progresser dans le sud de l’Ukraine, elle n’ont pris à ce stade aucune grande ville du nord et de l’est du pays. Les Occidentaux estiment que la tactique de frappe éclair sur Kiev, la capitale, a échoué dans les premiers jours du conflit et que Moscou privilégie désormais des attaques plus longues mais beaucoup plus meurtrières.

Le ministère de la Défense britannique a déclaré jeudi que l’importante colonne armée russe repérée au nord-ouest de Kiev n’avait que peu progressé depuis une semaine et qu’elle subissait des pertes continues.

Le président russe, Vladimir Poutine, assure de son côté que « l’opération spéciale » en Ukraine progresse comme prévu en respectant le calendrier initial.

LA DÉFENSE EUROPÉENNE AU MENU DU SOMMET DE VERSAILLES

Côté occidental, les sanctions visant les intérêts russes continuent de s’empiler, les dernières en date visant des oligarques.

Le Royaume-Uni a ainsi ajouté à la liste des personnalités visées, dont les avoirs seront gelés, les noms de plusieurs grandes fortunes russes, parmi lesquels ceux de Roman Abramovitch, propriétaire du club de football de Chelsea, d’Oleg Deripaska ou encore d’Igor Setchine.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, se réunissent à Versailles ce jeudi et vendredi mais leurs discussions devraient surtout porter sur leur propre stratégie en matière de défense à la lumière du conflit en Ukraine.

Selon le projet de conclusions du sommet que Reuters a pu consulter, les 27 devraient prendre acte de la nécessité d’augmenter les dépenses militaires pour « refléter la nouvelle situation géopolitique », mais sans aller jusqu’à évoquer la possibilité d’un financement en commun de cet effort supplémentaire.

Quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union, réclamée par Kiev, elle « prendra du temps », a prévenu le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en soulignant que la priorité restait à la fourniture d’un soutien militaire et humanitaire.

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