Brexit: Johnson entend menacer l’UE de contrôles aux frontières
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVBoris Johnson prévoit d’annoncer le rétablissement de contrôles douaniers aux frontières pour tous les biens importés en Grande-Bretagne à compter de l’année prochaine, dans le but de faire pression sur l’Union européenne en vue des négociations commerciales à venir, rapporte samedi le Daily Telegraph.
« Nous prévoyons d’imposer des contrôles complets sur toutes les importations de l’UE – déclaration en douane d’exportation, déclaration de sûreté, certificat sanitaire pour les animaux et passage de tous les biens vendus en supermarché par les services d’inspection aux frontières », a dit au journal un responsable gouvernemental.
Un tel degré de contrôle aux frontières n’avait même pas été envisagé par les gouvernements britanniques successifs lors des préparatifs en vue d’un Brexit « dur », avant que Boris Johnson ne parvienne finalement à faire adopter par le Parlement l’accord qu’il est parvenu à renégocier avec Bruxelles.
Mais les négociateurs britanniques espèrent qu’une telle menace leur permettra d’aborder en position de force la période de transition de onze mois pendant laquelle Boris Johnson espère arracher à l’UE un accord de libre-échange similaire à celui qu’elle a conclu avec le Canada, et poussera les Européens à faire des concessions, explique le Telegraph.
Interrogée samedi à ce sujet, une porte-parole de Boris Johnson a déclaré que des changements étaient « inévitables ». « Nous quittons l’union douanière et le marché unique. Cela signifie qu’il va falloir se préparer à vivre en dehors », a-t-elle répondu à Reuters.
Le rétablissement même limité de contrôles aux frontières et de droits de douane inquiète les milieux d’affaires britanniques et la Banque d’Angleterre, qui a prévenu la semaine dernière que cela aurait des conséquences pour le commerce et la croissance économique à partir de l’an prochain.
La Chambre de commerce britannique a de son côté appelé le gouvernement à privilégier la libre circulation des biens à la fin de la période de transition, en mettant notamment en garde contre le coût de mesures de contrôle supplémentaires et le risque de pénurie de certains biens.