Silvio Berlusconi est mort
Brillant, exubérant et milliardaire autodidacte, l’ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi était à la fois un magnat des médias et une « bête de scène » politique dont les scandales financiers et sexuels en ont fait une des figures les plus controversées de l’Italie moderne.
Il est décédé lundi à l’âge de 86 ans après avoir souffert de nombreux problèmes de santé ces dernières années.
Né à Milan le 29 septembre 1936, Silvio Berlusconi est le fils d’un employé de banque et d’une femme de ménage. Doté d’une confiance inébranlable et d’un solide sens des affaires, il a créé un empire industriel qui, à son apogée, s’étendait de la construction à la télévision, l’édition, la distribution et le football de haut niveau.
En 1994, il utilise sa fortune et son pouvoir médiatique pour se lancer en politique, bouleversant les partis traditionnels en place comme le fera plus tard un autre magnat de l’immobilier, Donald Trump, en 2016 aux Etats-Unis.
Ses détracteurs accusent Silvio Berlusconi d’avoir utilisé son pouvoir politique principalement pour protéger ses intérêts économiques et n’avoir pas réussi, lors de ses quatre mandats de président du Conseil, à redresser l’économie du pays, assouplir une bureaucratie trop rigide et lutter contre la corruption.
Silvio Berlusconi a lui-même reconnu n’être entré en politique que pour faire obstacle à la gauche italienne.
« La politique n’a jamais été ma passion. Elle m’a fait perdre beaucoup de temps et d’énergie. Si je montais sur le ring, c’était juste pour empêcher les communistes de prendre le pouvoir », a-t-il déclaré au magazine Chi dans une interview accordée à l’occasion de son 80ème anniversaire en 2016.
EXUBÉRANCE ET CHARME
Sa carrière hors normes, remarquable au regard des critères italiens de longévité politique, l’a porté à la tête de quatre gouvernements, dans les années 1994-1995, 2001 à 2006 et 2008 à 2011.
Souvent considéré à l’étranger avec amusement ou consternation en raison de son style clinquant et de ses mots d’esprit, de plus en plus d’un goût douteux, Silvio Berlusconi, en plus de son poids politique et financier, est resté longtemps une personnalité très populaire dans son pays.
Les électeurs ont longtemps adhéré à son exubérance et à son charme en dépit d’une série de gaffes diplomatiques et de scandales, y compris des allégations de relations sexuelles avec une mineure et d’orgies sauvages.
Mais la crise financière qui secoue la zone euro en 2011 aura raison de Silvio Berlusconi qui doit démissionner de la présidence du Conseil.
En 2013, il est condamné pour fraude fiscale, un verdict qui lui vaut d’être temporairement exclu du Parlement et dépouillé de sa décoration d’État de chevalier, « Il Cavaliere ».
Sous la pression financière, il vend son équipe de football AC Milan tandis que ses efforts pour transformer son groupe de médias en un géant paneuropéen du secteur n’ont jamais vraiment abouti.
Défiant le temps, Silvio Berlusconi se relance en 2022 dans la campagne des élections législatives mais son éclat s’est estompé et son parti Forza Italia, autrefois ultra-dominant mais désormais déchiré par des divisions internes, ne récolte que 8% des suffrages, le plus faible résultat de son histoire.
Cela permet néanmoins à Silvio Berlusconi de prendre part à une coalition gouvernementale de droite et d’obtenir un siège au Sénat, marquant ainsi la fin de son exil parlementaire.
UN ESPRIT POLITIQUE VIF
Que ce soit au sein de sa formation politique ou de son empire industriel, Silvio Berlusconi ne laisse aucun héritier évident. Sa formation Forza Italia pourrait avoir du mal à survivre sans son chef incontesté. Ses cinq enfants, qu’il a eus de deux femmes dont il a divorcé, recevront une partie de ses biens en vertu de la loi italienne.
A son retour à la politique en 2022, son image écornée par les multiples scandales s’améliore un peu et Silvio Berlusconi est de plus en plus considéré comme un dirigeant politique à l’influence modératrice sur les plus extrémistes dans son camp conservateur.
Lorsqu’il est hospitalisé en 2020 après avoir contracté le COVID-19, il est inondé de messages de soutien, marquant une forme de réhabilitation au sein de la société italienne.
Sa personnalité exubérante et ses opérations de chirurgie esthétique répétées cachaient un esprit politique vif et un talent certain pour exploiter les craintes et les préoccupations des Italiens ordinaires.
A l’international, Silvio Berlusconi a entretenu des relations souvent difficiles avec ses partenaires européens, notamment lors de la crise de la zone euro en 2011.
Il cultivait à l’inverse un lien particulièrement étroit avec le président russe Vladimir Poutine – une amitié qu’il a défendue même après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, s’attirant la censure de tout l’échiquier politique occidental.
Dans une interview au magazine Chi en 2016, Silvio Berlusconi disait ne pas regretter sa carrière politique en dépit du sentiment d’avoir été souvent trahi.
« Tout ce que je sais, c’est qu’en politique étrangère comme en politique intérieure, je n’ai jamais commis la moindre erreur. Mais quand j’y pense, je ne me souviens pas du nom d’un seul ami en politique ».
(Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)
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