Italie : Réouverture des frontières internes dès le 3 juin et appel à la solidarité européenne
Le gouvernement italien a annoncé que dès le 3 juin prochains, il sera à nouveau possible de circuler librement dans les différentes régions du pays. Il a appelé l’Europe à cette solidarité qui a fait défaut, en laissant transparaitre des replis nationalistes, depuis le déclenchement de la crise sanitaire imposée par la pandémie du Covid-19.
La décision de rouvrir l’Italie à la circulation intervient alors que le pays enregistrait lundi le nombre de victimes le plus bas (99 morts) depuis le confinement décidé fin mars. Depuis le mois d’avril, il n’était plus possible pour des personnes de se déplacer d’une région à l’autre. Et lorsque la situation est devenue incontrôlable, les restrictions ont touché même des villes distantes de quelques kilomètres.
Seuls quelques travailleurs de la santé, des forces de l’ordre étaient autorisés à le faire. A défaut, il fallait brandir plusieurs autorisations formelles sans lesquelles, les contrevenants étaient traduits devant les tribunaux. Mais face au nombre élevé des plaintes (parfois de 50 à 100.000personens par jour), le gouvernement a dû revoir son décret qui valait Loi, en transformant les poursuites judiciaires en une amende pécuniaire.
Selon le ministère de l’Intérieur, près de 500.000 personnes ont violé le confinement. Preuve s’il en est que les Italiens si attachés à leurs libertés sont restés à la maison par millions.
Le ministre des affaires étrangères Luigi Di Maio qui s’est entretenu avec une dizaine de ses homologues européens à travers une visioconférence, a rappelé ces effort consentis par la population italienne, et demandé à l’Europe de soutenir ces efforts qui ont permis à l’Europe d’éviter le pire, car le pays avait accepté de servir de « laboratoire » aux heures incertaines où le monde entier cherchait encore à comprendre ce qui était en train de lui arriver.
« Dès le 3 juin, l’Italie repartira à 360 degrés. L’on pourra ainsi se déplacer d’une région à une autre et nous sommes prêts à accueillir en toute sécurité les citoyens européens qui voudront passer leurs vacances en Italie », a déclaré Luigi Di Maio en réponse aux « manœuvres » des gouvernements allemand et autrichien soupçonnés de vouloir maintenir l’Italie dans une sorte de « liste noire ».
En effet, bien avant, son homologue allemand Heiko Mass avait souligné que « avec l’Italie et l’Espagne, pays particulièrement touché par le coronavirus et où de nombreuses problématiques sont encore en vigueur, nous devrons continuer à discuter de sécurité ».
Le gouvernement italien a présenté ses arguments à l’Europe. A commencer par la transparence totale dont il a fait montre en communiquant sur chaque aspect de l’évolution de la pandémie sur son sol.
Il aurait d’ailleurs été impensable que, dans cette démocratie parlementaire rigoureuse, où l’opposition et la presse des « extrêmes » veillent au grain, des informations aient pu être manipulées. En plus, les méthodes de confinement adoptées par l’Italie ont servi de modèle pendant longtemps à plusieurs pays.
Plus concrètement, l’Italie soupçonne le gouvernement allemand d’avoir fait pression sur l’Autriche voisine, pour qu’elle maintienne sa frontière avec l’Italie fermée.
Or l’Autriche sépare l’Italie de l’Allemagne, pays de provenance du plus grand nombre des touristes européens souvent enregistrés pour les vacances d’été. Parmi les touristes allemands réguliers, il y a Angela Merkel qui, depuis toujours, a passé ses vacances en Italie : d’abord au Tyrol du Sud, à Solda dans le Val Venosta, puis à Ischia.
La solidarité européenne que demande l’Italie en cette veille des vacances, est destinée à relancer son économie dans le secteur du tourisme, le plus frappé par la pandémie du Covid-19.
Fidèle à sa tradition d’accueil, et même au plus fort de la pandémie, l’Italie est le seul pays à n’avoir pas fermé ses frontières intra-européennes jusqu’à ce jour.
« Les tendances à la contagion s’améliorent dans de nombreux pays européens, a déclaré Heiko Mass. J’espère que tout le monde pourra contrôler la situation à un moment donné, afin que nous puissions voyager à nouveau dans tous les pays sans réserve. Mais je ne sais pas si cela sera possible pour tout le monde cet été », a-t-il ajouté. « Nous serons très prudents ; nous ne voulons pas donner l’impression que tout sera pareil, où que l’on aille, » a souligné le ministre allemand.
« Je suis d’accord avec mon collègue Heiko Maas qui, comme nous, pense que les accords bilatéraux sur les flux touristiques sont contraires à l’esprit de l’UE. Nous devons travailler ensemble. Nous fournirons à tous les pays un rapport hebdomadaire région par région. L’Italie est prête et transparente, » a déclaré Luigi Di Maio.
Jean-Claude Mbédé Fouda à MIlan
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