L’UE sanctionne le ministre de l’Intérieur biélorusse
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.BRUXELLES (Reuters) – L’Union européenne a décrété des sanctions contre le ministre de l’Intérieur et la présidente de la commission électorale de Biélorussie mais a épargné le chef de l’Etat Alexandre Loukachenko, montre la liste des personnes visées publiée vendredi au Journal officiel de l’UE.
A l’issue d’une réunion jeudi à Bruxelles, les dirigeants des Vingt-Sept sont convenus de sanctionner 40 personnalités de Biélorussie à la suite de la réélection en août du président Alexandre Loukachenko, qu’ils jugent frauduleuse, comme l’opposition biélorusse.
Parmi ces personnalités figurent des chefs militaires, des responsables des services de sécurité et des directeurs de prison.
Alexandre Loukachenko n’est lui-même pas visé. Malgré la pression des pays baltes, l’UE s’en est tenue à sa politique consistant à ne punir les plus hauts dirigeants qu’en dernier ressort afin de favoriser la tenue de nouvelles élections, selon des diplomates.
Le ministre de l’Intérieur Iouri Karaev est la plus haute personnalité biélorusse sanctionnée, comme l’avait indiqué Reuters le 7 septembre.
La présidente de la commission électorale, Lidia Mikhaïlovna Ermochina, est également visée par ce gel des avoirs et une interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE. Elle est accusée d’intimidation des électeurs et de manipulation des résultats du scrutin du 9 août.
Alexandre Valerievitch Bikov, commandant des forces de réaction rapide de Biélorussie, est pour sa part sanctionné en raison d' »arrestations arbitraires et mauvais traitement, y compris de la torture, à l’encontre de manifestants pacifiques ».
Le feu vert des dirigeants européens à ces sanctions a longtemps été bloqué par Chypre, qui entendait ainsi faire pression pour que des mesures soient aussi prises contre la Turquie en raison des tensions en Méditerranée orientale.
Une issue a été trouvée lors d’un dîner de travail qui s’est terminé aux premières heures de la journée de vendredi à Bruxelles.
(Robin Emmott; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot)