Etats-Unis: La « grande et belle loi » budgétaire de Trump approuvée de justesse par les représentants
par David Morgan et Bo Erickson
WASHINGTON (Reuters) – Le vaste projet de loi sur les baisses d’impôts et les coupes budgétaires aux Etats-Unis défendu par Donald Trump, qui divise fortement le Parti républicain, a été adopté d’extrême justesse jeudi par la Chambre des représentants, qui va désormais le transmettre au Sénat.
Au terme de deux séances nocturnes marathon, le texte d’un millier de pages a été approuvé par 215 voix contre 214, deux élus républicains joignant leurs voix à celles des 212 démocrates pour le repousser.
Qualifié de « grande et belle » loi par Donald Trump, il entend prolonger les crédits d’impôts instaurés par l’homme d’affaires lors de son premier mandat présidentiel, de défiscaliser les pourboires et les heures supplémentaires, promesses de campagne du milliardaire, au prix d’un gonflement de la dette de 3.800 milliards de dollars (3.360 milliards d’euros environ) sur les dix prochaines années, selon le Bureau du budget du Congrès (Congressional Budget Office, CBO).
Il prévoit aussi une hausse des dépenses militaires et du budget consacré à la lutte contre l’immigration, avec le recrutement de dizaines de milliers de garde-frontières.
En contrepartie, il propose notamment l’annulation de programmes de soutien aux énergies renouvelables et des coupes dans les dépenses sociales, en particulier dans le programme Medicaid d’assurance sociale destinée aux foyers à bas revenus, soit 71 millions d’Américains.
Des efforts jugés notoirement insuffisants par les « faucons » républicains, partisans de coupes plus drastiques alors que la dette américaine s’élève à 36.200 milliards de dollars, tandis que les démocrates dénoncent des baisses d’impôts au profit des plus riches payés par les Américains les plus pauvres.
Le représentant démocrate Jim McGovern a promis que son parti allait continuer à « se battre comme un diable » contre cette « arnaque fiscale ».
« Le succès de notre pays dépend de ce texte », a défendu pour sa part l’élue républicaine Stephanie Bice lors des débats. « Ce sont des objectifs favorables à la croissance soutenus par le président », a-t-elle dit.
124% DU PIB
Le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, qui s’était fixé pour objectif de faire adopter le texte avant les congés parlementaires du Memorial Day (26 mai) est parvenu à surmonter les divisions au sein de son parti en introduisant des amendements sur plusieurs points.
Il a notamment durci les conditions d’attribution de Medicaid pour faire plaisir à l’aile droite, et élargi une déduction fiscale sur les taxes locales afin de satisfaire les élus centristes d’Etats fortement ponctionnés comme New York ou la Californie.
Le projet de loi va désormais être examiné au Sénat, où les républicains sont majoritaires par 53 élus contre 47, sans doute pas avant le début du mois de juin. Plusieurs sénateurs républicains ont laissé entendre que le texte serait fortement modifié par la chambre haute.
Une autre étape cruciale attend les parlementaires au début de l’été, lorsque le département du Trésor sera à court d’argent pour remplir ses obligations, celle du relèvement du plafond de la dette fédérale, alors que Moody’s vient de retirer son triple A sur la note de crédit des Etats-Unis, rejoignant les deux autres grandes agences de notation. La dette publique américaine s’établit à 124% du produit intérieur brut (PIB).
Les élus républicains rejettent les analyses indépendantes sur le calcul de l’endettement et accusent l’agence de notation d’avoir sciemment dégradé vendredi la note souveraine américaine afin de peser sur les débats au Congrès.
Ils avancent pour argument, comme ils l’avaient fait lors des baisses d’impôts de 2017, ce qui ne s’est pas avéré, que le projet de loi stimulera l’activité et se financera de lui-même grâce à la hausse des recettes.
Le CBO estime que même en tenant compte des effets positifs sur la croissance, le « très beau » projet de loi vanté par Donald Trump aggravera le déficit fédéral de 1.900 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
Selon lui, les charges d’intérêt sur la dette représentent déjà chaque année un huitième des dépenses du gouvernement fédéral, plus que le budget de défense.
Sans même intégrer le projet de loi de Donald Trump dans son calcul, il estime que ces charges augmenteront pour atteindre un sixième des dépenses au cours des dix prochaines années en raison du vieillissement de la population qui pèsera sur les coûts liés à la santé et aux retraites.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)
Faites un don maintenant pour nous aider à poursuivre notre mission !
Les chrétiens protestants et évangéliques ont longtemps sous-estimé le pouvoir des médias. Les récentes polémiques concernant des reportages à charge contre les plus grandes églises évangéliques françaises pose la question des intentions des patrons des médias, de ces milliardaires qui ont surinvesti ce champ de bataille idéologique.
Ne perdons pas la bataille idéologique
Les achats de médias par des milliardaires ne sont pas toujours motivés par la rentabilité financière, mais plutôt par des intérêts idéologiques. Ils achètent les médias pour influencer l'opinion publique, mener des batailles culturelles et maintenir leur pouvoir économique et social.Les évangéliques pris pour cible
L’influence grandissante des évangéliques gêne certains patrons des médias qui, disons-le, sont engagés dans des loges ou des sectes pernicieuses. Très puissante aux États-Unis, où de nombreuses personnalités ont renoncé à l'occultisme et à la débauche pour se convertir à la foi évangélique, la percé de cette frange chrétienne de plus en plus présente en France fait trembler le monde des ténèbres.Faire contrepoids
A l'heure actuelle, les chaînes d’info font l’agenda, nourrissent les réseaux sociaux, orientent les débats publics. Le Journal Chrétien et sa chaîne Chrétiens TV veulent aller sur leur terrain en investissant la sphère politique et médiatique pour y proposer une autre hiérarchie de l’information. Il est question de mener la bataille culturelle pour faire contrepoids aux groupes de médias hostiles aux Evangéliques.A quoi serviront vos dons ?
Nous avons l’ambition de développer une plateforme de médias suffisamment compétitive. Vos dons nous permettront de créer des émissions chrétiennes de qualité, de réaliser plus d’investigation, de reportages et d’enquêtes de terrain, d'organiser des débats sur des sujets de société, et de recruter du personnel compétent.Il nous faudra également développer davantage notre présence sur le terrain, produire plus de reportages, investir dans du matériel.
Le Journal Chrétien est un média libre, indépendant, sans publicité, accessible à tous grâce à la fidélité et à la générosité de ses lecteurs.
Votre don (défiscalisable à 66%), petit ou grand, est plus qu’un geste. C’est un acte militant et chrétien !

