Etats-Unis: Biden va bâtir des segments du mur voulu par Trump à la frontière sud
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Mica Rosenberg et Nandita Bose
WASHINGTON (Reuters) – L’administration du président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu’elle allait bâtir des segments supplémentaires du mur frontalier avec le Mexique afin d’endiguer des flux records de migrants, un virage politique, présenté comme forcé, qui épouse une mesure phare de l’ancien président républicain Donald Trump.
Donald Trump, favori pour l’investiture du Parti républicain en vue de l’élection présidentielle de l’an prochain, a remporté le scrutin de 2016 en promettant notamment de bâtir un mur le long de la frontière sud des Etats-Unis pour empêcher les arrivées de migrants.
L’une des premières mesures de Joe Biden à son arrivée à la Maison blanche, en janvier 2021, après avoir battu Donald Trump trois mois plus tôt, fut de proclamer que plus un seul dollar des contribuables américains ne serait « détourné » pour construire un mur frontalier. Il avait aussi demandé un examen de toutes les ressources déjà engagées pour le projet.
Via les réseaux sociaux, Donald Trump a rapidement réagi à l’annonce de l’administration Biden, revendiquant une victoire et demandant des excuses.
« Comme je l’ai régulièrement dit, il y a seulement deux choses qui ont fonctionné de manière consistante depuis des milliers d’années: les roues, et les murs ! », a-t-il écrit.
« Joe Biden va-t-il s’excuser auprès de moi et de l’Amérique pour avoir mis autant de temps à agir… », a-t-il ajouté.
Des représentants de l’administration Biden ont déclaré que la démarche ne s’écartait pas de la promesse du président démocrate, des fonds alloués par l’administration Trump en 2019 devant être utilisés maintenant.
A la question de savoir si un mur frontalier était efficace, Joe Biden a répondu « non » devant des journalistes, ajoutant qu’il ne pouvait toutefois « pas stopper » le projet.
L’immigration devrait être l’un des thèmes majeurs de la campagne électorale l’an prochain. Un sondage réalisé par Reuters/Ipsos en septembre montre que 54% des personnes interrogées estiment que l’immigration rend la vie plus difficile pour ceux nés aux Etats-Unis.
La décision de l’administration Biden devrait susciter des critiques de sa base progressiste, dont les défenseurs de l’environnement opposés à davantage de travaux.
En début de mandat, le président démocrate avait tenté d’obtenir du Congrès le vote d’une réforme de l’immigration, mais les élus républicains avaient empêché toute avancée.
Dans une note publiée jeudi au registre fédéral, le département de la Sécurité intérieure a indiqué avoir besoin de lever certaines lois, réglementations et autres obligations juridiques afin de « garantir la construction expéditive de barrières et routes » dans une zone frontalière du comté de Starr, dans l’Etat du Texas.
Des fonds alloués durant l’administration Trump sont utilisés maintenant pour le mur car l’actuelle administration n’a pas d’autre option, a indiqué un représentant américain.
« La loi nous oblige à procéder ainsi. Le financement expire à la fin de l’année, et si nous ne l’utilisons pas, nous serons en violation de la loi », a-t-il dit, ajoutant que des démarches auprès du Congrès, pour que celui-ci réattribue les fonds, avaient échoué.
(Reportage Mica Rosenberg à New York, Nandita Bose à Washington, avec Doina Chiacu, Jason Lange et Jeff Mason; version française Jean Terzian)