Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

Inscription à la newsletter

Etats-Unis: Biden, ému aux larmes, ovationné au premier soir de la convention démocrate

par Steve Holland et Trevor Hunnicutt

CHICAGO, Illinois (Reuters) – Le président américain Joe Biden a présenté lundi soir à Chicago (Illinois), lors de la convention nationale du Parti démocrate, sa vice-présidente Kamala Harris comme le meilleur choix pour la Maison blanche et le meilleur espoir pour préserver la démocratie face au républicain Donald Trump lors de l’élection présidentielle de novembre.

Alors qu’il espérait toujours, il y a plus d’un mois, tenir une nouvelle fois le premier rôle de la convention démocrate, Joe Biden a dû se contenter du discours de clôture de la première journée, conscient que son parti a rapidement tourné la page de sa campagne de réélection, abandonnée à contrecoeur.

Longuement ovationné à son arrivée sur l’estrade, Joe Biden, 81 ans, a prononcé un discours en forme d’adieu au Parti démocrate, qu’il a servi pendant un demi-siècle, même si son mandat présidentiel prendra fin le 20 janvier prochain.

Ému aux larmes après avoir été présenté par sa fille Ashley, il a demandé à l’auditoire si celui-ci était « prêt à voter pour la liberté ».

« Etes-vous prêts à voter pour la démocratie et l’Amérique ? Etes-vous prêts à élire Kamala Harris et (son colistier) Tim Walz ? », a-t-il poursuivi, promettant d’être le « meilleur bénévole » de la campagne du « ticket » présidentiel démocrate.

Joe Biden a dû se résoudre le 21 juillet à mettre fin à sa campagne de réélection face aux pressions d’élus et de cadres du Parti démocrate doutant de sa capacité à remporter le scrutin puis, le cas échéant, à gouverner quatre ans de plus.

« J’aime mon travail, mais j’aime mon pays encore davantage », a-t-il dit lors de son discours, des commentaires salués par une salve d’applaudissements.

« ÉTERNELLEMENT RECONNAISSANTS »

Kamala Harris, qui avait effectué plus tôt dans la soirée une apparition inattendue sur la scène, a rejoint Joe Biden à la fin du discours de celui-ci, lui donnant une accolade.

La vice-présidente, qui doit accepter formellement jeudi soir l’investiture du parti pour le scrutin du 5 novembre, a rendu hommage à Joe Biden quand elle s’est présentée seule sur l’estrade. « Merci pour votre leadership historique, pour votre vie au service de notre nation. Nous sommes éternellement reconnaissants », a-t-elle dit.

Elle a également promis, lors de sa courte prise de parole, de battre Donald Trump lors de l’élection présidentielle. « Battons-nous pour les idéaux qui nous sont chers et rappelons-nous que, lorsque nous combattons, nous gagnons ! », a-t-elle déclaré, devant des partisans en liesse.

Au cours de son discours, Joe Biden a vanté les réussites de son administration, dont la croissance économique et le renforcement des alliances internationales de Washington, et plaidé pour que les Américains élisent Kamala Harris en novembre.

Il a condamné le racisme et le suprémacisme blanc, déclarant que ceux-ci n’avaient pas leur place dans le pays.

Joe Biden a également critiqué Donald Trump, son prédécesseur républicain, lui reprochant ce qu’il a décrit comme des échecs de politique étrangère, l’accusant de s’être prosterné devant le président russe Vladimir Poutine et d’avoir laissé l’Otan en lambeaux.

Contrairement à la majorité des orateurs s’étant présentés sur scène au fil de la journée, il a évoqué la colère des manifestants pro-Palestiniens réunis près du lieu de la convention, déclarant travailler sans relâche pour la conclusion d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

BRIN DE TENSION

En marge de l’ouverture de la convention, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans un parc situé à proximité pour afficher leur opposition au soutien apporté par Washington à l’offensive d’Israël à Gaza et faire pression sur les délégués démocrates pour qu’ils changent d’approche sur le sujet.

Si la foule a été moins importante que les organisateurs de la manifestation ne le prévoyaient, des tensions ont éclaté quand un groupe de manifestants dissidents est sorti du cortège et a forcé un périmètre de sécurité. La police anti-émeute est intervenue et a interpellé quatre personnes.

Ce rassemblement a rappelé le mécontentement d’une partie de l’aile progressiste des démocrates à l’égard du soutien de l’administration Biden à l’offensive israélienne à Gaza, apportant un brin de tension à un rendez-vous de Chicago se voulant un moment de célébration.

Vice-président pendant huit ans de Barack Obama, premier président noir de l’histoire des Etats-Unis, Joe Biden a exhorté les démocrates à s’unir derrière Kamala Harris, qui deviendrait en cas de victoire la première femme présidente du pays, alors que certains étaient sceptiques sur sa candidature.

« NOUVEAU CHAPITRE DE L’HISTOIRE DE L’AMÉRIQUE »

Hillary Clinton, battue par Donald Trump en 2016 alors qu’elle ambitionnait d’être la première femme à accéder à la Maison blanche, a déclaré que « l’histoire de notre pays montre que le progrès est possible mais pas garanti ».

Ovationnée à son arrivée sur l’estrade, l’ancienne secrétaire d’Etat a salué Joe Biden pour avoir apporté de la décence, de la dignité et de la compétence à la Maison blanche.

« Et nous écrivons maintenant un nouveau chapitre de l’histoire de l’Amérique », a-t-elle poursuivi. « Kamala a le tempérament, l’expérience et la vision pour nous faire avancer ».

Hillary Clinton a également lancé des piques à l’encontre de son rival de 2016. « (Donald Trump) a écrit l’histoire à sa manière, en devenant le premier candidat à l’élection présidentielle avec 34 inculpations criminelles ».

A la question de savoir si la convention nationale démocrate représentait pour lui un moment aigre-doux, Joe Biden a répondu lundi après-midi aux journalistes qu’il s’agissait d’un « moment mémorable ».

Quand il a annoncé le 21 juillet mettre fin à sa campagne de réélection, Joe Biden a immédiatement apporté son soutien à Kamala Harris, laquelle a rapidement obtenu l’appui d’un nombre suffisant de délégués démocrates pour devenir la candidate du parti pour l’élection présidentielle.

Sa candidature pour le scrutin du 5 novembre a ravivé l’enthousiasme dans les rangs démocrates.

Kamala Harris est arrivée à Chicago en surfant sur une vague historique, entre des dons de campagne records, des salles bondées lors de ses meetings et des sondages qui la donnent devant Donald Trump dans des Etats considérés comme décisifs pour l’élection présidentielle, alors que Joe Biden perdait avant son retrait du terrain sur le candidat républicain.

(Doina Chiacu, Andrea Shalal, Bianca Flowers, Trevor Hunnicutt, Jeff Mason et Nandita Bose à Chicago, avec la contribution de Kanishka Singh, Steve Holland, Nathan Layne et Gram Slattery; version française Jean Terzian)

tagreuters.com2024binary_LYNXMPEK7J081-FILEDIMAGE

Les commentaires sont fermés.