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Espagne: Sanchez défend son projet d’amnistie devant le Parlement

MADRID (Reuters) – Le président du gouvernement espagnol par intérim Pedro Sanchez a défendu mercredi son projet d’amnistie des séparatistes catalans lors d’un débat houleux au Parlement, à la veille de son investiture annoncée pour un nouveau mandat de quatre ans.

Assuré du soutien des partis indépendantistes Junts per Catalunya et Esquerra Republicana de Catalunya (ERC, Gauche républicaine de Catalogne) grâce à ce projet d’amnistie, ainsi que de l’appui d’autres partis régionaux, Pedro Sanchez devrait franchir, avec 179 voix sur 350, la majorité absolue au Congrès des députés, la chambre basse des Cortes.

« Il n’y a pas de prospérité dans la discorde », a lancé le chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2018, devant les élus réunis à Madrid.

« Nous devons faire un effort pour la coexistence et le pardon », a-t-il plaidé. Il s’est dit convaincu qu' »une Espagne unie est une Espagne meilleure », suscitant les grimaces de désapprobation de certains élus séparatistes catalans qui n’ont pas renoncé à obtenir l’indépendance de leur région via un référendum, malgré l’échec de la tentative de sécession de 2017.

Le projet de loi d’amnistie doit concerner des centaines de responsables politiques et militants séparatistes impliqués dans le référendum d’auto-détermination organisé à l’époque et jugé illégal par la justice espagnole.

A droite, où l’on accuse Pedro Sanchez de brader la souveraineté de l’Espagne, des insultes ont fusé pendant le discours du chef du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), qualifié de « menteur » et de « sans gêne ».

Alberto Nunez Feijoo, le chef du Parti populaire (conservateur), qui mène la lutte contre le projet d’amnistie, a dénoncé « l’ambition pathologique » et « la corruption politique » du président du gouvernement sortant.

« Il n’a obtenu le soutien de personne, il l’a acheté en signant des chèques que nous devrons rembourser », a-t-il lancé.

« L’histoire ne vous amnistiera pas, je peux vous l’assurer », a-t-il ajouté.

Alberto Nunez Feijoo, dont le parti est arrivé en tête des élections législatives de juillet dernier sans recueillir la majorité absolue, n’est pas parvenu à rassembler une coalition gouvernementale et à obtenir l’investiture lors d’un vote fin septembre, ouvrant la voie à la désignation de Pedro Sanchez pour former un gouvernement.

Le dirigeant socialiste a passé des semaines à négocier un accord avec l’alliance de gauche Sumar et les petits partis régionaux.

L’accord d’amnistie a suscité une vague de manifestations dans toute l’Espagne à l’appel de la droite et l’extrême droite. Selon les autorités, 80.000 personnes se sont rassemblées à Madrid dimanche, tandis que des milliers d’autres ont participé à des manifestations à Grenade et à Séville notamment.

(Reportage Belen Carreno, Miguel Gutierrez, Emma Pinedo et David Latona; version française Victor Goury-Laffont et Jean-Stéphane Brosse)

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