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Blinken se rend à Pékin pour relancer le dialogue USA-Chine

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par Humeyra Pamuk

WASHINGTON (Reuters) – Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se rend à Pékin ce week-end sans grand espoir d’aplanir la longue liste de différends opposant les Etats-Unis et la Chine.

Pour les analystes, cette visite pourrait néanmoins avoir le mérite minimal de montrer au reste du monde que la relation entre les deux premières puissances mondiales n’est pas sur le point de dérailler complètement.

Antony Blinken sera le plus haut représentant américain à se rendre en Chine depuis l’accession du président Joe Biden à la Maison blanche en janvier 2021.

Il multipliera les entretiens avec divers interlocuteurs chinois dimanche et lundi et il pourrait même rencontrer le président Xi Jinping, ont dit des sources.

Les responsables américains disent ne pas attendre de véritable percée diplomatique alors que le secrétaire d’Etat a eu mardi soir une discussion téléphonique tendue avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, qui a exigé des Etats-Unis l’arrêt de toute ingérence dans les affaires intérieures chinoises.

Si l’objectif d’Antony Blinken est, selon les termes des responsables américains, d’avoir des entretiens « francs, directs et constructifs », cette visite, qui pourrait annoncer d’autres initiatives bilatérales, y compris un sommet entre Joe Biden et Xi Jinping d’ici la fin de l’année, témoigne cependant de la volonté des deux pays de ne pas rompre les contacts.

« Les deux parties veulent montrer au reste du monde qu’elles gèrent leur relation de manière responsable », dit Andrew Small, associé au sein du programme Asie du German Marshall Fund.

« Pour la Chine, l’audience la plus importante c’est le Sud global. Pour les Etats-Unis, ce sont leurs partenaires et alliés. Donc même si ce n’est que pour la forme, cela a une certaine utilité aussi bien pour Washington que pour Pékin. »

La Chine, qui reproche aux Etats-Unis de détourner les questions économiques en armes diplomatiques à son encontre, s’efforce de tisser un réseau de relations avec une multitude de pays, notamment en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, lui permettant de s’affirmer sur la scène internationale. Elle a ainsi parrainé récemment un rapprochement spectaculaire entre l’Iran et l’Arabie saoudite, alliée traditionnelle des Etats-Unis.

METTRE EN PLACE DES CANAUX DE COMMUNICATION DE CRISE

Les relations entre Washington et Pékin ne cessent depuis plusieurs années de se dégrader sur de nombreux plans, des questions commerciales et industrielles à celles relatives aux droits humains en passant, surtout, par Taïwan, que la Chine revendique comme une province rebelle à ramener dans son giron par la force si nécessaire.

Certains voisins de la Chine s’inquiètent en particulier des réticences de Pékin à permettre la tenue de discussions bilatérales régulières entre armées chinoise et américaine, malgré des tentatives répétées de Washington. Des responsables américains ont déclaré mercredi que la priorité était la mise en place de canaux de communication de crise afin de réduire les risques de confrontation.

« Tout ce qui peut conduire à une plus grande coopération, un plus grand dialogue et un apaisement des tensions entre Pékin et Washington est le bienvenu », a déclaré mercredi aux journalistes Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations unies.

Joe Biden et Xi Jinping se sont rencontrés en novembre en marge d’un sommet du G20 en Indonésie mais les contacts à haut niveau entre les deux pays sont rares, surtout depuis que les Etats-Unis ont accusé en février la Chine d’avoir envoyé un ballon espion au-dessus du territoire américain.

Les responsables américains pensent que la visite d’Antony Blinken pourrait en annoncer d’autres dans les mois à venir, possiblement de la secrétaire au Trésor Janet Yellen ou de la secrétaire au Commerce Gina Raimondo.

« Pékin a accepté cette visite parce qu’il semble qu’il s’agisse de l’élément qui en bloque de nombreux autres, comme des dialogues au niveau de groupes de travail et des visites d’autres membres de l’administration », dit Yun Sun, directeur du programme Chine au Stimson Center, centre de réflexion à Washington.

Si elles ont lieu, ces différentes visites pourraient permettre des entretiens entre les présidents des deux pays lors du sommet du G20 en Inde en septembre ou lors de la réunion du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) en novembre à San Francisco.

« Xi veut venir à San Francisco », affirme Yun Sun. « (Au-delà de) l’Apec, il veut aussi une rencontre bilatérale avec Biden. Cela veut dire qu’il faut préparer le terrain dès maintenant. »

(Reportage Humeyra Pamuk, avec David Brunnstrom à Washington, Laurie Chen, Martin Pollard à Pékin et Michelle Nichols à New York, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)

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