Bakou désigne l’Arménie comme une « menace fasciste », Erevan avertit du risque d’escalade
(Reuters) – Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a accusé l’Arménie de représenter une menace « fasciste » qui doit être détruite, des commentaires que le Premier ministre arménien a qualifiés de tentative possible de justifier un nouveau conflit entre les deux pays.
« L’Arménie est effectivement une source de menace pour la région. L’État arménien indépendant est essentiellement un État fasciste. Pendant près de 30 ans, ce pays a été gouverné par des porteurs de l’idéologie fasciste, qui ont façonné l’État à leur image », a déclaré Ilham Aliyev dans une interview accordée aux chaînes de télévision azerbaïdjanaises dans la nuit de mardi à mercredi.
« C’est pourquoi le fascisme doit être éradiqué », a-t-il ajouté. « Il sera éradiqué soit par les dirigeants arméniens, soit par nous. Il n’y a pas d’autre solution », a-t-il poursuivi.
Dans des commentaires adressés à l’agence de presse nationale arménienne Armenpress, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a réagi en assurant qu’Erevan avait toujours l’intention de mener des négociations pacifiques.
« Bakou tente peut-être de donner une légitimité à l’escalade dans la région », a-t-il estimé.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés dans une série de guerres depuis la fin des années 1980, lorsque le Haut-Karabakh, une région de l’Azerbaïdjan dont la population est majoritairement arménienne, s’est séparée de Bakou avec le soutien d’Erevan.
En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a repris le Haut-Karabakh lors d’une offensive éclair, ce qui a incité la quasi-totalité des 100.000 Arméniens du territoire à partir vers l’Arménie. Depuis, les deux parties ont déclaré vouloir signer un traité pour mettre fin au conflit.
Mais les pourparlers de paix entre les deux pays sont irréguliers et les progrès lents. L’Arménie et l’Azerbaïdjan n’ont pas de liens diplomatiques officiels et leur frontière de 1.000 km reste fermée et fortement militarisée.
L’Azerbaïdjan demande à ce que l’Arménie modifie sa Constitution pour supprimer ce que Bakou considère comme des revendications sur son territoire avant qu’un traité de paix puisse être signé. L’Arménie affirme ne pas revendiquer de territoires azerbaïdjanais.
Ilham Aliyev a affirmé que son pays ne souhaitait pas un retour à la guerre mais que l’Arménie était en train de se réarmer en vue d’un conflit.
Dans son interview, il a déclaré que l’Azerbaïdjan sécuriserait le corridor de Zanguezour, une route reliant la partie continentale du pays à la région autonome du Nakhitchevan et à son proche allié, la Turquie.
L’Arménie affirme qu’elle n’est pas opposée au déblocage des voies de transport traversant son territoire, mais qu’elle doit conserver le contrôle de tout corridor de ce type.
(Rédigé par Felix Light et Nailia Bagirova, version française Mara Vîlcu, édité par Blandine Hénault)
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