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Un nouvel accord sera nécessaire pour le programme nucléaire iranien

La relance du dispositif encadrant le programme nucléaire iranien à l’aune de l’élection de Joe Biden nécessitera la conclusion d’un nouvel accord, a déclaré jeudi Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

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Donald Trump a dénoncé l’accord de Vienne en 2018, ce qui a ouvert la voie au rétablissement puis à l’alourdissement des sanctions américaines. En réaction, l’Iran a commencé l’année suivante à se soustraire à certaines clauses du Plan d’action global commun (JCPoA).

Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a indiqué qu’il souhaitait revenir sur la politique de « pression maximale » à l’égard de l’Iran mise en oeuvre par Donald Trump et réamorcer une approche diplomatique.

Téhéran s’est de son côté dit convaincu que les Etats-Unis réintégreront l’accord international sur le programme nucléaire de la République islamique conclu en 2015 et que les sanctions seront levées après l’investiture de Joe Biden.

Pour Rafael Grossi, il ne saurait pourtant être question de revenir aux termes de cet accord d’un simple claquement de doigts. L’Iran a enfreint cet accord à de trop nombreuses reprises, fait-il valoir.

« Je ne peux pas imaginer qu’ils vont se contenter de dire : ‘nous revenons au point de départ’, parce qu’il n’y a plus de point de départ », a-t-il dit à Reuters.

« Il y a plus de matériel nucléaire (…), il y a plus d’activité, il y a plus de centrifugeuses et d’autres encore sont annoncées. Alors, que fait-on de tout cela ? C’est une question qui doit trouver une réponse au niveau politique », a estimé le diplomate argentin.

Prié de dire si cela signifiait qu’un « accord dans l’accord » serait nécessaire, il a répondu: « Oui, sans aucun doute. »

L’Iran dispose désormais d’un stock d’uranium faiblement enrichi de 2,4 tonnes, soit nettement supérieur aux 202,8 kg prévus par l’accord de 2015. Il n’en a toutefois produit que 337,5 kg au cours du dernier trimestre contre plus de 500 kg au cours des deux trimestres précédents, selon l’AIEA.

Interrogé sur la pertinence d’un nouvel accord, le ministère français des Affaires étrangères a jugé que le comportement de Téhéran en la matière devenait un problème chaque jour plus sérieux.

« Les violations par l’Iran de ses engagements nucléaires dans le cadre de l’accord de Vienne sont extrêmement préoccupantes », a commenté le vice-porte parole du Quai d’Orsay François Delmas.

« Leurs conséquences, notamment dans le domaine de l’enrichissement, sont graves. Elles remettent en cause les avantages de cet accord en termes de non-prolifération », a-t-il poursuivi.

« l’Iran doit donc revenir sans délai au plein respect de l’accord et s’abstenir de toute nouvelle action qui remettrait en cause sa pérennité. »

(Avec la contribution de John Irish, version française Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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