Nouvelles manifestations à Hong Kong
HONG KONG (Reuters) – Le centre-ville de Hong Kong a pris par endroits des airs de champ de bataille samedi soir au terme d’une nouvelle journée de manifestations anti-gouvernementales.
La police hongkongaise a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les quelques milliers de personnes, dont beaucoup vêtues de noir et portant un masque, qui se sont rassemblées notamment dans le parc Victoria, point de ralliement habituel des militants hostiles à l’emprise de Pékin.
Ce vingt-deuxième week-end consécutif de manifestations dans la région administrative spéciale a donné lieu à des heurts parmi les plus violents depuis le début du mouvement.
Les manifestants ont lancé plusieurs cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, bloqué la circulation sur certaines voies et incendié une entrée de la station de métro Central, au coeur d’un quartier où se trouvent de nombreuses agences bancaires, des bijouteries haut de gamme et des boutiques de vêtements.
Il n’est pas rare que les manifestants s’en prennent au réseau de métro, qui ferme les jours de manifestations pour empêcher les opposants de se rassembler.
« Des émeutiers masqués ont vandalisé des commerces et déclenché des incendies criminels. Certains ont même répandu des clous sur la chaussée, mettant en danger la sécurité des usagers de la route », a déclaré la police dans un communiqué.
La marche censée aller du parc Victoria à Central avait été interdite par les autorités pour des raisons de sécurité. Deux autres rassemblements en faveur de la démocratie prévus à Central ont en revanche été autorisés.
« Peuple de Hong Kong, résiste », pouvait-on entendre dans les cortèges. Les manifestants ont également entonné l’hymne des Etats-Unis mais aussi celui du Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale qui a rétrocédé le territoire à la Chine en 1997.
Les militants anti-gouvernementaux avaient qualifié cette journée d' »appel d’urgence » pour l’autonomie de la région.
L’activiste Joshua Wong, qui a dénoncé lors de la semaine écoulée une mesure « politique » pour l’écarter des élections aux conseils de districts prévus ce mois-ci, avait appelé à un rassemblement de 100.000 personnes dans les rues.
Les manifestants estiment que Pékin piétine les libertés accordées à la ville depuis la rétrocession de 1997. Le gouvernement chinois rejette ces critiques et accuse certains pays étrangers, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, de contribuer à semer le trouble.
(Nick Macfie, version française Jean Terzian et Simon Carraud)
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