Les taliban revendiquent l’attaque contre le ministre de la Défense à Kaboul
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.KABOUL (Reuters) – Les taliban ont revendiqué mercredi l’attaque qui a visé la veille à Kaboul le domicile du ministre afghan de la Défense par intérim et coûté la vie à au moins huit civils selon le ministère de l’Intérieur.
Le porte-parole des insurgés islamistes, Zabihullah Mujahid, a déclaré qu’une réunion importante avait lieu dans la résidence, située dans un quartier sous haute sécurité de la capitale afghane, au moment de l’assaut mené par un groupe d’hommes armés pendant plus de quatre heures après l’explosion d’une voiture piégée.
Le ministre, Bismillah Mohammadi, a survécu mais cette attaque en plein coeur de Kaboul souligne l’aggravation de la situation sécuritaire en Afghanistan et expose la vulnérabilité de la capitale, jusqu’ici épargnée par la multiplication des zones de combats entre forces afghanes et taliban ces dernières semaines, alors que les Etats-Unis achèvent de retirer leur contingent du pays.
Mercredi matin, une autre explosion a blessé deux civils et un membre des services de sécurité près du siège de la Direction nationale de la sécurité, principal service de renseignement. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Ailleurs dans le pays, les affrontements sont particulièrement intenses à Herat, dans l’Ouest près de la frontière avec l’Iran, et à Lashkar Gah et Kandahar dans le Sud.
Des forces spéciales ont été envoyées à Lashkar Gah, où les troupes afghanes bénéficient aussi d’un soutien aérien des Américains, a déclaré l’armée.
De nombreuses familles ont évacué la ville, chef-lieu de la province du Helmand, pour fuir la contre-attaque menée par les forces de Kaboul.
Les Nations unies ont déclaré mardi qu’au moins 40 civils avaient trouvé la mort à Lashkar Gah au cours des précédentes 24 heures.
Les taliban ont pris le contrôle de certaines stations de radio-télévision et interviennent pour empêcher les habitants de venir en aide aux forces gouvernementales, ont rapporté des témoins.
(Bureau de Kaboul; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)