Les compagnies aériennes invitées à ne pas survoler l’Afghanistan
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Jamie Freed
(Reuters) – L’autorité de l’aviation civile afghane (ACAA) a déclaré lundi que l’espace aérien national était réservé aux vols militaires et a conseillé aux avions en transit de se dérouter, ce qui a conduit plusieurs compagnies aériennes à changer leur plan de vol.
Pour l’heure, les forces américaines ont pris le contrôle du trafic aérien à l’aéroport de Kaboul, où des centaines d’Afghans tentaient plus tôt ce lundi matin de quitter le pays en embarquant sur des vols militaires affrétés par les pays occidentaux pour évacuer leurs ressortissants.
Depuis dimanche, United Airlines, British Airways et Virgin Atlantic ont cessé de survoler l’espace aérien de l’Afghanistan après la prise de Kaboul et du palais présidentiel par les taliban.
Lundi, Qatar Airways, Singapore Airlines, China Airlines, Air France-KLM et Lufthansa leur ont emboîté le pas.
Dans le cas d’Air France, six lignes aériennes sont concernées: Bangkok, New Delhi, Singapour, Bombay, Chennai et Hô Chi Minh Ville.
Lufthansa a indiqué de son côté que les temps de vol vers certaines destinations, notamment l’Inde, pourraient être prolongés d’une heure.
Dans un avis diffusé sur son site, l’ACAA indique que tout transit par l’espace aérien de Kaboul – qui couvre tout l’Afghanistan – ne serait pas contrôlé.
Après cet avis, certains vols ont changé de cap. Selon le site internet de suivi des vols FlightRadar24, le vol Air India Chicago-Delhi a quitté l’espace aérien afghan peu après y être entré, avant d’être dérouté vers Charjah, aux Émirats arabes unis pour prendre du carburant. Un vol Terra Avia Bakou-Delhi a également changé d’itinéraire.
Air India n’avait pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaires.
DES PRÉCÉDENTS MORTELS
Les compagnies aériennes et les gouvernements accordent davantage d’attention aux risques de survol des zones de conflit depuis deux accidents meurtriers survenus ces dernières années.
En 2014, un avion de Malaysia Airlines a été abattu dans l’est de l’Ukraine, tuant les 298 personnes à son bord. Six ans plus tard, un appareil d’Ukraine International Airlines a connu le même sort en survolant l’Iran, une catastrophe qui a fait 176 morts.
En juillet, l’administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a interdit les vols opérant à moins de 26.000 pieds dans la région d’information de vol de Kaboul, citant le risque « posé par l’activité extrémiste/militante ».
Les restrictions ne s’appliquent toutefois pas aux opérations militaires des États-Unis et aux vols opérant à partir de l’aéroport international Hamid Karzai.
D’autres pays, dont le Canada, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, ont aussi conseillé à leurs compagnies aériennes de maintenir une altitude d’au moins 25.000 pieds au-dessus de l’Afghanistan, selon le site Safe Airspace.
(Avec David Shepardson à Washington, Costa Pitas à Londres, Heekyong Yang à Séoul, Ben Blanchard à Taipei, Alexander Cornwell à Dubai, Richard Lough à Paris et Bart Meijer à Amsterdam, version française Blandine Hénault et Juliette Portala, édité par Marc Angrand et Blandine Hénault)