Argentine: Une vague de pillages, sur fond d’inflation, nourrit les tensions avant les élections
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Nicolás Misculin et Carlos Barria
BUENOS AIRES/BARILOCHE, Argentine (Reuters) – Une vague de pillages de magasins et de supermarchés à travers l’Argentine a donné lieu à des dizaines d’arrestations, semblant indiquer un climat de plus en plus tendu dans le pays alors que l’inflation s’est envolée à plus de 100% et que la campagne bat son plein en vue des élections présidentielle et législatives d’octobre.
Les pillages, survenus aussi bien dans la ville de Bariloche, en Patagonie dans le sud du pays, qu’autour de la capitale Buenos Aires ou encore dans la région viticole de Mendoza, sont l’oeuvre de petits groupes qui pénètrent par effraction dans des commerces pour voler biens alimentaires et autres produits, ont rapporté des journalistes de Reuters, la télévision publique et des représentants.
Selon les autorités, plus de 100 personnes ont été arrêtées dans différentes régions. La police a été déployée pour protéger des commerces.
Des vidéos et photos montrent des magasins saccagés, aux rayons vides, et des individus tentant d’entrer par la force dans des supermarchés, avec de petits incendies sporadiques.
« Nous constatons ce type de comportement depuis plusieurs jours », a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur, Anibal Fernandez, ajoutant que les pillages étaient selon lui coordonnés.
« Il y a un objectif d’engendrer une forme de conflit et nous tentons d’empêcher cela », a-t-il dit. Ces méfaits « ne sont pas spontanés et cela n’est pas une coïncidence ».
« DÉSORDRE »
L’inflation en Argentine a flambé à 113% sur un an, alimentant une crise du coût de la vie. Une nette dévaluation de la devise nationale, le peso, décidée récemment, a aggravé la hausse des prix à la consommation. JPMorgan anticipe une inflation de 190% à la fin de l’année.
Cette situation économique souffle sur les braises d’une situation politique déjà brûlante à l’approche de l’élection présidentielle, pour laquelle le libertaire radical Javier Milei est l’actuel favori après avoir devancé ce mois-ci la conservatrice Patricia Bullrich et l’économiste en chef du parti péroniste au pouvoir, Sergio Massa, lors des primaires.
Javier Milei, qui a promis de recourir au dollar américain pour l’économie et de supprimer à terme la banque centrale argentine, profite de la colère des électeurs à l’égard de l’inflation et des difficultés sociales, alors que quatre personnes sur dix vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Via le réseau social X, anciennement Twitter, le candidat classé à l’extrême droite a déclaré qu’il « est tragique de revoir, 20 ans après, les mêmes images de pillages qu’en 2001 », en référence à la crise économique d’alors. Il a ajouté ne pas cautionner les violences.
« Pauvreté et pillages sont les deux faces d’une même pièce », a-t-il dit.
La porte-parole de la présidence, Gabriela Cerruti, a accusé Javier Milei de promouvoir des attaques destinées à « déstabiliser » le pays.
Patricia Bullrich, ancienne ministre de l’Intérieur et candidate de la principale coalition conservatrice de l’opposition, a condamné les pillages et mis en avant son expérience dans le maintien de l’ordre.
« L’Argentine vit dans le trouble, et le désordre semble être la règle », a-t-elle déclaré. « Rien ne justifie ces attaques contre des biens privés ni l’inaction du gouvernement. Nous avons besoin d’ordre. »
(Reportage Nicolas Miculin, Maximilian Heath et Carlos Barria; version française Jean Terzian)
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