Le Tchad se dote d’un complexe industriel des abattoirs pour relancer l’exportation de la viande
Le Président tchadien, Idriss Déby Itno, a inauguré le Complexe Industriel des Abattoirs du Logone (CIAL) le 29 février 2020 à Moundou, dans le sud du pays. Il est destiné à une production de 20 000 tonnes de viande par an.
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En plus des abattoirs, le complexe est composé d’une unité de prétraitement des sous-produits, une unité de traitement de cuir et peaux et une station d’épuration des eaux usées. Il est installé sur un espace de 8 hectares et servira à l’abattage de 400 à 500 bovins et 600 à 800 caprins par jour. Il est financé par l’Etat tchadien à hauteur de 15 milliards de francs CFA, soit près de 23 millions d’Euros.
Selon le Président Déby, « la construction de cette usine est avant tout un plus pour l’économie nationale. Il permettra au pays de stopper l’exportation du bétail sur pied en direction d’autres pays comme le Cameroun et le Nigéria. Chaque année, 800 à 900 mille animaux traversent la frontière pour l’étranger, ce qui est un grand manque à gagner pour l’économie du pays. La qualité de la viande tchadienne étant connue de tous, elle peut attirer de nombreux opérateurs. » En effet, quelques opérateurs économiques s’intéressent déjà à cette initiative. C’est, entre autres, le cas du groupe angolais « UMD Participation et Investissement SA » dont le Président du Conseil d’administration, Mioru Dondo, a rencontré le Président tchadien le 18 février dernier à ce sujet.
Ce complexe industriel des abattoirs vient à point nommé pour contribuer à soutenir le secteur de l’élevage au Tchad et en faire un véritable levier du développement. En effet, le recensement général de l’élevage dont les résultats ont été publiés en 2018, a fait état d’un cheptel national de 93,6 millions d’unités de bétail dont 32,5% de caprins, 28,2% d’ovins, 26,5% de bovins et 6,8% de camelins, ainsi que 34,6 millions de têtes de volailles.
Pays caractérisé par une industrialisation embryonnaire et qui peine à prendre de l’envol, le Tchad disposait déjà de sociétés similaires ayant servi à faire du pays une plateforme sous-régionale d’exportation de la viande. Ce sont les Abattoirs Frigorifiques de Farcha (AFF) à N’Djaména et la Société Industrielle de Viande du Tchad (SIVIT) à Sarh. Créée en 1967 et fermée en partie en 1975, la SIVIT par exemple disposait d’un abattoir, d’une conserverie équipée de fabrique de boîtes de conserve, d’une tannerie et d’une fabrique de chaussures. Une coordination de ces initiatives serait profitable à la croissance économique du Tchad.
Yamingué Bétinbaye,
Docteur en géographie
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