L’opposant Bassirou Diomaye Faye en tête de la présidentielle au Sénégal
Les premiers résultats de l’élection présidentielle organisée dimanche au Sénégal plaçaient en tête le candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye, provoquant des scènes de joie dans les rues, tandis que la coalition au pouvoir a déclaré qu’un second tour serait nécessaire pour désigner le vainqueur.

Photo d’archive du candidat à la présidence Bassirou Diomaye Faye lors de sa caravane de campagne électorale à Zinguinchor, en Casmance, au Sénégal. /Photo prise le 16 mars 2024/REUTERS/Abdou Karim Ndoye
Dans un climat pacifique, après trois années de troubles politiques sans précédent et de manifestations anti-gouvernementales parfois violentes et sanglantes, plusieurs millions de personnes se sont rendues aux urnes pour élire le cinquième président de l’histoire du pays.
Alors que le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, ne pouvait se porter candidat du fait de la limitation des mandats présidentiels, l’un des grands enjeux du scrutin est l’avenir de ses politiques favorables aux investisseurs.
C’est la première fois dans l’histoire du pays que le nom du président sortant ne figure pas sur les bulletins de vote.

Photo d’archives du candidat à la présidence Ousmane Sonko lors d’un meeting de campagne à Pikine, dans la banlieue de Dakar, au Sénégal. /Photo prise le 21 février 2019/REUTERS/ Zohra Bensemra
Le second mandat de Macky Sall a été marqué par une grande instabilité dans le pays, due notamment à l’emprisonnement du chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, puis à l’annonce, début février, du report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
Cette décision, dénoncée par l’opposition comme un « putsch institutionnel », a alimenté la crainte que Macky Sall cherche à rester au pouvoir en s’affranchissant de la limite des deux mandats, nuisant à l’image du Sénégal de démocratie stable dans une région d’Afrique de l’Ouest où les coups d’Etat ont été multiples ces dernières années.

Des Sénégalais célèbrent la libération du chef de l’opposition, Ousmane Sonko, et du candidat à la présidence qu’il soutient lors de l’élection du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar, au Sénégal. /Photo prise le 15 mars 2024/REUTERS/Zohra Bensemra
Les électeurs avaient le choix entre dix-neuf candidats officiellement en lice pour remplacer Macky Sall, qui n’a pas réussi à relancer l’économie et dont la coalition est représentée au scrutin par l’ancien Premier ministre Amadou Ba.
D’après la télévision publique RTS, le taux de participation se situait autour de 71%. Environ 7,3 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales.
LE CHOIX DE LA « RUPTURE »
Les premiers chiffres communiqués à la télévision indiquaient que Bassirou Diomaye Faye a remporté la majorité des suffrages, une annonce qui a donné lieu à des manifestations de joie dans la capitale Dakar.
Plusieurs candidats, dont l’une des favorites, Anta Babacar Ngom, ont alors publié des communiqués pour féliciter Bassirou Diomaye Faye, proche d’Ousmane Sonko et qui, comme ce dernier, a été libéré de prison plus tôt ce mois-ci à la faveur d’une loi d’amnistie voulue par Macky Sall pour apaiser les tensions.

Photo des des partisans du candidat présidentiel sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui célèbrent les premiers résultats de l’élection présidentielle. /Photo prise le 24 mars 2024 à Dakar, Senegal/REUTERS/Luc Gnago
Amadou Ba a toutefois estimé que les célébrations étaient prématurées. « Au pire des cas », a déclaré sa campagne dans un communiqué, indiquant se baser sur les éléments de ses équipes d’experts, « nous sommes certains d’être dans un couplé de second tour ».
Un second tour aura lieu si aucun des candidats n’obtient plus de 50% des suffrages.
On ne connaît pas précisément le nombre de bulletins de vote déjà dépouillés.
Ousmane Sonko, interdit de se présenter à l’élection du fait d’une condamnation pour diffamation, a apporté son soutien à Bassirou Diomaye Faye, qui fut son bras droit au Pastef, parti politique dissout l’été dernier. Ils ont fait campagne ensemble, sous la même bannière – « Diomaye, c’est Sonko » -, et plusieurs politiciens de premier plan ont aussi appuyé cette candidature.
La population a le choix entre « la continuité et la rupture », a déclaré Bassirou Diomaye Faye après avoir déposé son bulletin dans l’urne, alors que les jeunes des grandes villes sont désabusés par les inégalités sociales et le chômage. Plus de 60% de la population sénégalaise est âgée de moins de 25 ans.
Bassirou Diomaye Faye a promis durant la campagne de lutter contre la corruption, de rétablir la stabilité et d’ériger la souveraineté économique en priorité.
Élu pour la première fois en 2012, Macky Sall va quitter la présidence avec une cote de popularité en berne, notamment pour sa volonté initiale de reporter ce scrutin à décembre prochain. Son mandat prendra fin le 2 avril.
(Reportage Diadie Ba et Bate Felix, avec Portia Crowe, Ngouda Dione et Alessandra Prentice; rédigé par Jean Terzian)
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