La Cédéao envoie une délégation au Niger pour négocier avec les putschistes
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a envoyé mercredi une délégation au Niger pour négocier avec les putschistes qui ont pris le pouvoir la semaine dernière.
L’organisation intergouvernementale ouest-africaine, qui a imposé des sanctions contre Niamey, a déclaré qu’elle pourrait autoriser le recours à la force si la junte militaire ne réinstallait pas le président déchu Mohamed Bazoum d’ici dimanche.
« L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a déclaré Abdel-Fatau Musah, commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité. « Il est nécessaire de démontrer que nous ne nous contentons pas d’aboyer, mais que nous pouvons mordre ».
La délégation au Niger est menée par l’ancien chef militaire nigérian Abdulsalami Abubakar.
Le Mali et le Burkina Faso, pays membres de la Cédéao et également dirigés par des juntes militaires, ont fait savoir que toute intervention au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre à leur encontre.
Le coup d’Etat au Niger lancé par le général Abdourahmane Tchiani, qui s’est auto-proclamé vendredi nouveau chef d’Etat, a été condamné par les puissances étrangères qui craignent qu’il ne permette aux rebelles de gagner du terrain.
« Le Royaume-Uni se félicite des actions de la Cédéao, qui sont en effet décisives et témoignent d’un engagement fort en faveur de la démocratie », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, après avoir rencontré ce mercredi le président nigérian, Bola Tinubu, à Abuja.
L’EVACUATION DES EUROPÉENS
Les putschistes ont annoncé dans la nuit la réouverture des frontières terrestres et aériennes du Niger avec l’Algérie, le Burkina Faso, le Mali, la Libye et le Tchad.
Mais les principales voies d’accès pour les échanges commerciaux restent fermées en raison des sanctions imposées par la Cédéao.
La France et l’Italie ont entrepris d’évacuer les ressortissants européens qui le souhaitent. Les premiers avions militaires ont atterri ce mercredi à Paris et à Rome.
« (Mardi et mercredi) avec l’aide de nos amis français, nous avons déjà pu faire sortir plus de 40 Allemands du Niger », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, ajoutant que d’autres vols auraient lieu dans la journée.
« C’est avec la même unité et la même détermination que l’Union européenne soutient les efforts internationaux visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger », a-t-elle poursuivi.
La France, les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie ont des troupes déployées dans le pays pour des missions de contre-insurrection et de formation, aidant l’armée à combattre les groupes liés à Al Qaïda et à l’Etat islamique.
Aucun retrait des troupes n’a été annoncé jusqu’à présent.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, estime que toute intervention militaire occidentale visant à rétablir la démocratie pourrait être « perçue comme une nouvelle colonisation » et doit par conséquent être écartée.
(Christophe Van Der Perre, Camillus Eboh et Felix Onuah, rédigé par Ingrid Melander et Nellie Peyton, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)
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