Des centaines d’élèves ont marché à Bamako
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Des centaines d’élèves du primaire ont marché lundi à Bamako pour exiger la reprise des cours dans les écoles publiques en grève, a constaté le correspondant de Xinhua.
Les élèves ont convergé vers la Cité administrative à Bamako (qui abrite la Primature et la majorité des départements ministériels du pays) pour demander que reprennent les cours suspendus depuis le lundi 6 janvier suite à un mot d’ordre de grève des syndicats de l’Education.
Pendant de longues heures, ils ont bloqué les entrées de la Cité administrative, provoquant des embouteillages au centre de la capitale malienne.
Certains n’hésitaient pas à proférer des injures à l’encontre du gouvernement. D’autres brandissaient des slogans hostiles au régime.
« Nous ne demandons au Premier ministre qu’une chose: nous permettre d’étudier », a souligné Sadio, une jeune scolaire.
« Au Mali, l’Education n’est un droit respecté que pour les enfants dont les parents sont nantis », a déploré un élève Seydou Coulibaly.
« Au lieu de la sauver, le gouvernement est en train de tuer l’Ecole publique qui n’est fréquentée depuis de longues années que par les enfants dont les parents n’ont pas les moyens de les inscrire dans les établissements privés », a dénoncé Sékou Ly, un jeune enseignant stagiaire dans une école publique de Bamako.
« Je pense que les enfants ont raison, parce qu’ils ne veulent pas revivre le scénario de l’année scolaire 2018-2019 sauvée in extremis », a déclaré un passant à Xinhua.
Les élèves ont promis de continuer à manifester jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de nuages sur l’année scolaire.
« S’ils ont manifesté de façon pacifique ce matin, il faut craindre une radicalisation au fil du temps si le gouvernement ne s’assume pas. Ce sont des enfants, on peut donc facilement les manipuler », a averti un policier qui a requis l’anonymat.
Des syndicats d’enseignants ont décrété une première grève de cinq jours et ont déposé un préavis de 14 jours avec la rétention des notes, pour demander l’application du statut du personnel qui prévoit une majoration de 20% des revenus des enseignants.
La manifestation des scolaires a eu lieu au lendemain des obsèques du ministre malien de l’Education nationale, Dr. Témoré Tioulenta, décédé le 10 janvier 2020 dès suite d’une longue maladie.
Des funérailles nationales ont été organisées dimanche à Bamako pour lui rendre hommage en présence du président Ibrahim Boubacar Keïta.