Le Tchad envoie 1200 soldats au Mali, la France maintient Barkhane au Sahel
En marge de la 7ème session ordinaire de la Conférence des Chefs de l’Etat du G5 Sahel, le Tchad, qui prend les rênes de cette organisation régionale pour un an à partir du 15 février 2021, envoie à la même date un bataillon de 1200 soldats en renfort dans la périlleuse « zone des trois frontières » située à l’intersection du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
C’est le ministre tchadien en charge des Armées, le Général Abali Salah, qui s’est déplacé aux confins du lac Tchad, à la frontière nigérienne, pour engager la mise en route du bataillon de 1200 soldats tchadiens. Il était accompagné des ministres des quatre autres pays membres du G5 Sahel à savoir le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Selon le ministre mauritanien de la Défense, Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed, les soldats tchadiens forment « une unité très engagée, très mobilisée, très déterminée et qui a un moral réconfortant ». C’est pourquoi, de son point de vue, il n’y a pas l’ombre d’un doute. « Nous allons gagner cette guerre et je pense que le rythme aussi s’accélère sur le terrain ». Il a remercié le Tchad pour « cette initiative attendue depuis quelque temps » et porteuse de « beaucoup d’espoir », étant entendu que « dans quelques jours, sur le terrain, les choses vont commencer à bouger de façon positive et au profit de la lutte contre le terrorisme ».
Intervenant par visioconférence au Sommet de N’Djaména, le Président français, Emmanuel Macron, a vu en ce déploiement du contingent tchadien pour renforcer le dispositif en place dans la zone des trois frontières, « un gage éclatant » de l’engagement du Tchad. Il a estimé qu’il s’agit là d’une « décision forte et courageuse, qui viendra confortée la Force conjointe du G5 Sahel ».
L’un des messages forts du Président français est de « poursuivre l’emprise sur les trois frontières avec, en particulier, l’apport du bataillon tchadien et mener dès les prochains jours et les prochaines semaines des opérations concrètes dans cette zone pour retrouver le contrôle ». En cohérence avec cette position, la France a renoncé à son intention initiale de réduire les effectifs de l’Opération Barkhane.
La mise en route du bataillon de 1200 soldats tchadiens en direction du centre névralgique actuel des opérations anti-terroristes au Sahel correspond à la position du Président tchadien, Idriss Déby Itno, à la 7ème session ordinaire de la Conférence des Chefs de l’Etat du G5 Sahel. Il a, en effet, souligné que « la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Sahel reste la condition sine qua non » et que les Etats sahéliens sont « appelés à réagir spontanément ensemble et vite ».
Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie
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