Ethiopie: Le gouvernement ordonne des frappes contre la capitale du Tigré
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le gouvernement éthiopien a ordonné mercredi, pour la troisième fois en une semaine, des frappes aériennes contre la capitale du Tigré, Mekelle, intensifiant son offensive contre les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans cette région du nord du pays où le conflit dure depuis près d’un an.
Les raids ont visé des camps d’entraînement militaire et des dépôts de munitions des rebelles, a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement, Legesse Tulu.
Tigrai Television, chaîne contrôlée par le TPLF, a rapporté que l’offensive a été menée contre le centre de Mekelle, sans donner de précisions sur les dégâts causés et d’éventuelles victimes.
A New York, un porte-parole des Nations unies, citant des informations initiales, a déclaré aux journalistes que des civils, dont des femmes et des enfants, ont été blessés dans les frappes aériennes.
Le TPLF se plaît « à cacher des munitions et de l’artillerie lourde dans des lieux de culte en utilisant des citoyens ordinaires comme boucliers humains », a dit Legesse Tulu.
Deux témoins et une source humanitaire à Mekelle ont indiqué à Reuters que l’une des frappes semblait avoir ciblé le complexe industriel Mesfin Industrial Engineering, que le gouvernement considère comme soutenant le TPLF. Le site abrite notamment une usine d’assemblage automobile.
Le chef des rebelles a déclaré à Reuters que les forces gouvernementales étaient « désespérées sur la ligne de front ». « Mon interprétation est qu’ils bombardent parce qu’ils perdent sur le terrain et ce sont leurs représailles. Le fait qu’ils bombardent montrent qu’ils se fichent des civils du Tigré », a poursuivi Debretsion Gebremichael.
S’exprimant par téléphone satellite depuis un lieu tenu secret, il a déclaré que la première offensive aérienne menée mercredi n’avait pas atteint le complexe industriel mais le site d’une autre société privée. Il n’a pas donné de détails, disant ne disposer d’aucune information sur d’éventuelles victimes.
(Reportage du bureau d’Addis-Abeba, avec George Sargent à Londres et le bureau de Nairobi; version française Jean Terzian)