Face au coronavirus, l’Université de Yaoundé I renforce le numérique éducatif comme méthode pédagogique
La propagation du covid-19 pousse à une mobilisation à tous les niveaux. Au Cameroun, l’un des premiers pays africains touchés par le coronavirus, l’Université de Yaoundé I a pris, le 16 mars 2020, des mesures qui peuvent apparaître comme révolutionnaires au regard du contexte sous-régional de l’Afrique centrale.
A l’issue d’une réunion convoquée par le Professeur Maurice Aurélien Tosso, recteur de ladite l’Université, il a été décidé que tous les enseignements en présentiel soient suspendus dans les amphithéâtres et salles de cours dont la capacité d’accueil est supérieure ou égale à 100 étudiants au cours de la période allant du 17 mars au 13 avril 2020. De plus, un changement radical de la méthode pédagogique est acté par le renforcement du numérique éducatif à travers, entre autres, la mise en place d’amphithéâtres virtuels et la création d’une plateforme dédiée à la mise en ligne des cours des enseignants.
Des mesures d’hygiène classiquement recommandées face au covid-19 sont également promues. C’est le cas du lavage des mains, l’utilisation de savon ou de solution hydro-alcoolique, la salutation sans contact physique ou encore la désinfection régulière des téléphones portables et autres matériels et outils couramment utilisés à savoir les poignées de portes, les ordinateurs, tablettes, etc.
Outre ces dispositions, les manifestations scientifiques nationales et internationales sont également suspendues à l’Université de Yaoundé I, de même que les missions intérieures et extérieures. Il en est de même des transports intra-muros ainsi que des activités culturelles et sportives. Par ailleurs, un local d’isolement est créé sur le campus, un centre de diagnostic de l’infection à coronavirus est formellement désigné et les infirmeries sont réactivées et réhabilitées.
Selon les responsables de l’Université de Yaoundé I, ces mesures sont prises parce que la prévention précoce par des mesures non médicamenteuses est susceptible de circonscrire, voire réduire de manière significative les risques de propagation du covid-19. Pour mémoire, le premier cas de coronavirus est enregistré au Cameroun le 6 mars 2020. Jusqu’au 15 mars, le nombre des infections dans ce pays est porté à quatre.
Yamingué Bétinbaye,
Docteur en géographie