Cameroun : la recrudescence du phénomène de justice populaire inquiète la Commission des droits de l’Homme (CDHC)
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.À travers un communiqué de presse publié le 22 avril 2022, la CDHC se dit alarmée par la multiplication du phénomène de justice populaire dans certaines régions, en plus du taux élevé de ces actes au cours de l’année 2021.
Dans cette note, le président de la CDHC, James MouangeKobila, s’inquiète « de la recrudescence du phénomène de justice populaire et déplore le fait que cette situation porte atteinte au droit de la vie, à la dignité humaine, de même qu’au droit à l’intégrité physique et morale des victimes ».
En le disant, il fait référence à quelques drames survenus, principalement, dans la partie septentrionale du pays.
Le 16 avril 2022 dans la ville de Maroua. Un voleur à l’arraché a été brulé vif par une population furieuse. Ce, après avoir été rattrapé dans sa fuite. Quatre jours plus tard, un autre voleur a été tué, à Garoua, pour avoir volé une moto.
Toujours à Garoua, quelques jours après, trois présumés voleurs ont failli subir le même sort, n’eût été l’intervention des éléments de la police. Ces derniers les ont extirpés alors que la foule les passait à tabac.
Par ailleurs, ce document relève « qu’au cours des mois de janvier à octobre 2021, la CDHC a enregistré 19 cas de justice populaire au Cameroun dont 03 dans la région du Centre, 05 dans la région du Littoral, 05 dans la région du Nord-Ouest et 06 dans la région du Nord.
Enfin, cette institution d’appui au respect des droits humains termine par condamner « cette pratique d’un autre âge » et recommande à l’État du Cameroun de « lancer de vigoureuses campagnes… (…) …pour prévenir ces actes de justice privée indignes d’une société civilisée ».