Cameroun : la mort du Cardinal Christian Tumi ne laisse personne indifférent et les hommages fleurissent
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Depuis l’annonce du décès le samedi 3 avril 2021, de ce fervent avocat de la paix dans la crise anglophone au Cameroun, des personnalités diverses ne cessent de rendre hommage au Cardinal émérite qui a marqué ses compatriotes de plusieurs manières.
Ce sont des mots forts, profonds et touchants que l’on entend retentir dans les éloges rendus à ce prélat catholique, qui depuis sa retraite en 2009, a œuvré pour la paix, surtout dans le processus de dialogue entre le gouvernement camerounais, les séparatistes, les acteurs politiques et les populations des régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays.
La « Catholic news agency » l’a décrit sur son compte twitter comme un homme qui travailler pour le retour de la paix en mettant en exergue sa détermination. « I will preach what is the truth with pastoral conviction and Biblical conviction », entendez en français : « Je prêcherai ce qui est la vérité avec une conviction pastorale et une conviction biblique », peut-on lire sur le page twitter de Catholic news agency.
Les politiciens nt à leur manière rendu hommage au Cardinal Tumi comme un personnage emblématique du clergé dans le pays ainsi que comme un homme de grandeur et de mémoire. « Tu es probablement la personnalité la plus emblématique du Clergé camerounais… », témoignait le Ministre Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rdpc, parti au pouvoir.
Pour sa part, Maurice Kamto, le principal opposant camerounais, a honoré « la grandeur et la mémoire d’un homme de foi qui a aimé son Dieu et son prochain. Sa vie fut un témoignage. Que sa mort soit une révélation ».
L’émotion ne retombe dans la presse
Par ailleurs, les différents journaux n’ont pas manqué de consacrer des titres pour exprimer leur hommage au premier cardinal camerounais. « A Jamais parmi nous », a titré Mutations. « Repos Eternel » renchérit Le Messager. Puis au journal d’écrire : « ancien archevêque émérite de Douala, le prélat qui était l’une des plus grandes voix et autorité morale du Cameroun, s’est éteint samedi dernier.
Pour sa part L’Essentiel du Cameroun a consacré un dossier spécial sur la vie et la mort du Cardinal Tumi avec le titre « Samedi 3 avril 2021 : la nuit qu’il fut appelé ». « Le Cardinal Christian Tumi s’en est allé », pour La Nouvelle. Mais aussi des titres comme « Le Cardinal Christian Tumi s’est retiré de la cathédrale », pour le journal Les Preuves. Ou encore « les combats du Cardinal Tumi pour la démocratie au Cameroun. » pour Défis actuels.
Une vie au service de la paix et de ses frères
De mémoire, Christian Wiyghan Tumi était le premier cardinal de l’histoire du Cameroun. Natif de Kikaikelaki, dans la banlieue de la ville du Cameroun anglophone de Kumbo, Christian Tumi a été ordonné prêtre le 17 avril 1966 pour le diocèse de Buéa, il poursuivit sa formation en sciences de l’éducation au Nigéria puis à Londres, en Grande-Bretagne, en théologie à l’Institut catholique de Lyon, en France, où il obtint une licence. Plus tard, il alla faire des études de philosophie à l’Université de Fribourg, en Suisse, où il obtint un doctorat.
À son retour au Cameroun, il est nommé recteur du grand séminaire régional de Bambui dans l’archidiocèse de Bamenda. Puis Nommé ensuite évêque de Yagoua le 6 décembre 1979, il est consacré le 6 janvier 1980 par le Pape Jean-Paul II en personne. Le 19 novembre 1982, il devient archevêque coadjuteur de Garoua, diocèse dont il devient archevêque le 17 mars 1984, avant de devenir le 31 août 1991, archevêque de Douala. Il fut créé cardinal par le Pape Jean-Paul II lors du consistoire du 28 juin 1988 avec le titre de cardinal-prêtre de Santi Martiri dell’Uganda a Poggio Ameno. Il assuma les fonctions du président de conférence épiscopale camerounaise de 1985 à 1991. C’est le 17 novembre 2009, à l’âge de 79 ans, que le Cardinal Tumi se retira de sa charge pastorale pour laisser la place à son coadjuteur, Mgr Samuel Kleda.
Le Cameroun gardera de lui, le souvenir d’une vie passée au service de la paix et de ses frères car il n’avait jamais oublié ses racines.