Cameroun : deux personnes soupçonnées homosexuelles tuées dans un quartier périphérique de Yaoundé
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Dans l’après-midi du samedi 06 février 2021, alors Joël, l’une des victimes recevait son ami à la maison familiale, l’un de ses grands-frères, alerté par le voisinage, débarque en colère. Ils les ont frappés jusqu’à ce que la mort survienne.
D’après les témoins du crime, un jeune homme gay nommé Joël, résidant à Nkoabang, un quartier dans la périphérie de Yaoundé a été tué en compagnie de son ami par son grand-frère avec l’aide de voisins qui lui auraient alerté sur les pratiques homosexuelles de son jeune frère.
Photo de Joël prise sur les réseaux sociaux
Selon les mêmes sources, cela faisait un moment que le grand frère de Joël le menaçait pour l’homosexualité à laquelle, il s’adonnait. Il lui aurait proféré clairement de par le passé des menaces de mort s’il n’arrêtait pas cette pratique mais ce dernier ne faisait aucun cas des avertissements de son frère.
L’après-midi du samedi 06 février 2021 était le jour fatidique où les menaces devraient être exécutées par son aîné. Alors que Joël recevait la visite de son ami à domicile, les voisins qui étaient au courant de sa sexualité ont appelé son frère aîné pour lui dire que « son petit frère faisait un peu de trop en invitant au quartier sans gêne ses amis homosexuels et qu’il faudrait que tout cela s’arrête ».
Quelques instants après, le grand-frère arrive sur les lieux et les disputes intenses s’en sont suivis dans la buvette ou était Joël et son ami avant de s’en aller au domicile familial. Certains cherchaient à dissuader les uns à mettre un terme à l’initiative de s’attaquer à ce jeune homme, d’autres ne voulaient pas l’entendre de cette oreille. Ils ont opté à lui donner une correction pour qu’il change de vie.
Passage au crime
C’est ainsi que son frère aîné et deux de ses proches se sont dirigés à la résidence familiale, plus précisément dans la pièce où les deux amis se trouvaient. Joël s’est opposé aux remontrances de son frère aîné. Ce dernier s’est mis à lui donner des coups à l’aide d’une planche qu’il tenait en mains. Son ami, qui voulait se sauver a été rattrapé par les voisins qui ont aussi commencé, également à lui infliger la bastonnade. Quelques temps après, les deux victimes baignaient et agonisaient dans le sang, sans aucun secours, jusqu’à leur expiration.
Ce crime est au cœur d’une vive polémique dans les milieux jeunes. Si certains souhaitent que le grand-frère de Joël et ses amis soient interpellés, d’autres apprécient le geste de ces derniers affirmant que quiconque qui se comporte comme un animal devrait être traité comme tel. Pour l’instant, les autorités ne se sont pas encore prononcées sur l’affaire dont une enquête serait déjà en cours afin d’établir les responsabilités.
Rappelons que les assassinats des personnes soupçonnées d’être homosexuelles sont en croissance au Cameroun. Un rapport publié en 2019 par les associations de défense des droits humains ont fait état de 03 meurtres commis sur les homosexuels par les personnes de leurs familles et entourage direct. Toutefois, il convient de souligner que la loi camerounaise punit le meurtre avec préméditation. Les articles 275 et 276 du Code pénal le précisent en l’article 275 : « Est puni de l’emprisonnement à vie celui qui cause la mort d’autrui ». Et l’article 276 (1a) de disposer « est puni de mort le meurtre commis avec préméditation ».
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