Afghanistan: les USA refusent de dire si Ghani est toujours le président
WASHINGTON (Reuters) – Le département d’Etat américain a refusé lundi de dire si les Etats-Unis reconnaissaient toujours Ashraf Ghani comme le président de l’Afghanistan, alors que celui-ci a quitté dimanche le pays lorsque les insurgés taliban sont entrés dans la capitale Kaboul à l’issue d’une offensive éclair.
« C’est quelque chose sur quoi nous travaillons avec la communauté internationale », a répondu le porte-parole du département d’Etat à la question de savoir qui Washington reconnaissait comme le dirigeant afghan.
S’exprimant lors d’un point de presse, Ned Price n’a pas commenté la teneur de l’entretien téléphonique que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a eu samedi avec Ashraf Ghani, refusant de dire si le chef de la diplomatie américaine était informé du départ de Ghani et du lieu où se trouvait ce dernier.
« Nous laissons le président Ghani indiquer ce qu’il a pu dire au secrétaire », a dit le porte-parole, ajoutant qu’il n’y avait eu « aucun transfert formel du pouvoir » en Afghanistan.
D’après la chaîne Al Jazeera et l’agence de presse russe RIA, Ashraf Ghani s’est rendu par avion en Ouzbékistan. Reuters n’a pas pu vérifier de manière indépendante cette information.
Ned Price a fait savoir par ailleurs que les négociateurs américains continuent de dialoguer avec les représentants du bureau politique des taliban basé à Doha au Qatar.
Avec la fuite d’Ashraf Ghani en marge de l’arrivée des taliban dans la capitale, les discussions ont désormais pour objectif d’éviter les violences plutôt que de négocier un accord de paix, comme cela était le cas jusqu’alors, a-t-il dit.
Figure de plus en plus isolée à Kaboul, Ashraf Ghani, arrivé au pouvoir en 2014 et réélu en 2019, s’était fixé comme priorité de mettre fin à des décennies de conflit. Il avait débuté l’an dernier des pourparlers de paix avec les taliban.
(Reportage Jonathan Landay, Daphne Psaledakis et Simon Lewis; version française Jean Terzian)