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À Kyiv, Modi veut apporter sa contribution à toute initiative de paix

par Tom Balmforth et Pavel Polityuk

KYIV (Reuters) – Le Premier ministre indien Narendra Modi, en déplacement vendredi à Kyiv, a déclaré au président Volodimir Zelensky qu’il soutenait l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine, ajoutant qu’il se trouvait du côté de la paix.

Narendra Modi a appelé l’Ukraine et la Russie à s’asseoir sans délai à la table de négociations, se disant prêt à apporter « en tant qu’ami » sa contribution à toute initiative de paix.

Cette visite en Ukraine représente l’occasion pour le dirigeant indien de clarifier sa position après sa rencontre, il y a près d’un mois, avec le président russe Vladimir Poutine en Russie.

Sa visite à Moscou, les 8 et 9 juillet, avait coïncidé avec une frappe russe sur un hôpital pour enfants de Kyiv qui avait fait deux morts. Volodimir Zelensky avait alors regretté le déplacement en Russie de Narendra Modi, même si ce dernier avait implicitement critiqué l’attaque russe en présence de Vladimir Poutine.

Narendra Modi a d’ailleurs renouvelé ses condoléances sur X le réseau social X dans un message rédigé en ukrainien.

« Les conflits sont particulièrement dévastateurs pour les jeunes enfants. Je suis de tout coeur avec les familles des enfants qui ont perdu la vie et je prie pour qu’elles trouvent la force de surmonter leur chagrin », a-t-il dit.

Ce déplacement, le premier pour un chef du gouvernement indien depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, représente un succès diplomatique pour les autorités de Kyiv, qui cherchent à étendre le soutien dont elles bénéficient auprès des pays occidentaux aux pays du « Sud global », dans l’espoir de parvenir à une solution négociée équitable à la guerre avec la Russie.

L’Inde, qui entretient de longue date des liens étroits avec la Russie en matière d’économie et de défense, a publiquement critiqué la mort de personnes innocentes durant la guerre.

New Delhi a toutefois renforcé ses liens économiques avec Moscou après que les pays occidentaux ont imposé des sanctions à la Russie en raison de l’invasion de l’Ukraine, en important notamment du pétrole russe à bas prix en grande quantité.

Après avoir été accueilli à sa descente du train à Kyiv par des représentants ukrainiens, le dirigeant indien a visité le musée de la Seconde Guerre mondiale de la capitale en compagnie de Volodimir Zelensky.

Le président ukrainien a réitéré ses critiques envers la visite de Narendra Modi en Russie. Il s’agissait selon lui d’une « énorme déception et un coup dévastateur pour les efforts de paix de voir le dirigeant de la plus grande démocratie du monde serrer dans ses bras le criminel le plus sanguinaire du monde à Moscou en un tel jour. »

« CERTAINE INFLUENCE »

Le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podolyak a déclaré à Reuters que la visite du Premier ministre indien à Kyiv était significative car New Delhi « bénéficie d’une certaine influence » à Moscou.

« Il est très important pour nous de construire de bonnes relations avec de tels pays afin de leur expliquer quelle est la meilleure façon de mettre fin à la guerre et que cela est aussi dans leur intérêt », a-t-il expliqué.

Tandis que les pays occidentaux ont imposé des sanctions à la Russie et rompu leurs relations commerciales avec elle en raison de l’invasion de l’Ukraine, l’Inde a, au contraire, développé ses liens économiques avec Moscou.

Les raffineurs indiens, qui achetaient rarement du pétrole russe par le passé, sont devenus les principaux clients de la Russie et le pétrole russe représente désormais plus des deux cinquièmes des importations de pétrole de l’Inde.

En amont de cette visite, Narendra Modi avait dit se réjouir « de l’occasion qui m’est donnée d’échanger sur la résolution pacifique du conflit ukrainien ».

L’Ukraine espère organiser un deuxième sommet international cette année pour faire avancer son plan de paix et impliquer des représentants russes.

Le premier sommet organisé en Suisse en juin, qui excluait explicitement la Russie, a attiré de nombreuses délégations, dont une venue d’Inde, mais pas de Chine, la deuxième économie mondiale.

« Une paix durable ne peut être obtenue que par des options acceptables pour les deux parties. Et cela ne peut venir que d’un règlement négocié », a déclaré aux journalistes Tanmaya Lal, le secrétaire pour l’Ouest du ministère indien des Affaires étrangères.

Volodimir Fessenko, un analyste politique basé à Kyiv, ne s’attend cependant pas à ce que des propositions décisives soient faites durent ce voyage.

Pour qu’il y ait une tentative de négociation, il faut que la situation militaire se stabilise et que l’élection présidentielle se tienne aux Etats-Unis, un proche allié de l’Ukraine, a-t-il déclaré.

Cette visite est cependant importante pour l’Inde afin de démontrer qu’elle ne se trouve « pas du côté de la Russie » et alors que Kyiv souhaite normaliser ses relations avec le pays.

(Avec la contribution de YP Rajesh, Shivam Patel et Dmitry Zhdannikov à Londres; version française Camille Raynaud, Tangi Salaün et Kate Entringer)

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